La cataracte: quand faut-il l'opérer?

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Santé

Rançon de l'allongement de l'espérance de vie, la cataracte est un passage pratiquement obligatoire pour toutes les personnes âgées. Pour des raisons multiples et pas encore totalement définies, ou tout simplement à cause de la vieillesse, cette petite lentille, le cristallin, située au niveau de l'iris de l'?il, et qui a pour rôle d'emmagasiner la lumière et permettre la transparence , s'opacifie et c'est la cataracte. A partir de 65 ans, on n'y échappera pas!

Aucun traitement médical n'existe, il faut tout simplement opérer et changer la lentille, car la vision va s'effondrer petit à petit et rendre la vie quotidienne très difficile. L'intervention est simple, efficace et sans danger. Les «pro» nous en parlent.

A quoi sert l'intervention ?

L'intervention de la cataracte a pour objectif de retrouver la vue et la vision des couleurs. Elle permet de corriger la vision de près ou la vision de loin, mais pas les deux. Des lunettes sont ainsi le plus souvent nécessaires après l'intervention. Pour éviter le port de lunettes, certaines personnes sont corrigées en vision de près pour un ?il et en vision de loin pour l'autre.

Quand opérer ?

L'intervention peut avoir lieu dès que l'acuité visuelle est inférieure ou égale à 5/10. Il est nécessaire de ne pas intervenir trop tardivement. Il est préférable d'opérer lorsque l'acuité visuelle est encore supérieure à 2/10. En dessous de cette valeur, le noyau du cristallin est très dur ce qui rend l'intervention beaucoup plus délicate et majore le risque de complications.

Attention: toute pathologie infectieuse contre-indique l'intervention. Ainsi, il faut demander de surseoir à l'intervention d'un patient consultant son généraliste pour une bronchite, une angine, un rhume, une infection dentaire ou urinaire et qui l'informe qu'il va être opéré de la cataracte dans une semaine. Des problèmespsychologiquesgravespeuventcontre-indiquerl'intervention sous anesthésie locale et obliger à une anesthésie générale : il est en effet nécessaire de maintenir la tête immobile durant l'opération ce qui n'est pas possible pour tout le monde.

Comment se déroule l'intervention ?

L'intervention se déroule sous anesthésie locale et sous microscope. Le chirurgien réalise une micro-incision de la cornée inférieure ou égale à 3 mm. L'intervention consiste à fragmenter le noyau du cristallin par des ultrasons (phacoémulsification), puis de l'aspirer et de le remplacer par un implant intra-oculaire souple en acrylique. L'intervention dure environ quinze à vingt minutes. Le patient reste ainsi quelques heures à la clinique et repart accompagné. Il est, par ailleurs, nécessaire de bien faire prendre conscience au patient qu'il s'agit d'une véritable intervention chirurgicale qui ne doit pas être prise à la légère. Certains patients pensent en effet qu'il s'agit de simples soins oculaires.

Les suites de l'intervention

Dans95% des cas, l'?il opéré n'est pas douloureux. Le patient est revu au bout d'une semaine par l'ophtalmologiste. Des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires sont nécessaires pendant un mois. Une coque oculaire, maintenue par un sparadrap, est portée la nuit pendant quelques jours, pour éviter les chocs. Les lunettes ou les lentilles correctrices peuvent être prescrites un mois après l'intervention.

Résultats de l'intervention

L'intervention pour cataracte est parfaitement au point. Son taux de réussite sans complications chirurgicales est de 98%. La plupart des patients opérés qui se plaignent en post-opératoire ont généralement une ou des pathologies associées qui pénalisent la vision: rétinopathie diabétique, glaucome, maladie de la cornée. Après l'intervention, un prurit oculaire ou un ?il sec ne sont pas en rapport avec l'intervention.

Ce qu'on peut faire et ce qu'on ne doit pas faire:

Dès le lendemain de l'intervention, il est possible :

– de regarder la télévision, de lire ;

– de prendre une douche sans mouiller la tête et le visage ;

– de se faire faire un shampooing en protégeant l'?il opéré avec une rondelle ;

– de vaquer normalement à ses occupations habituelles ;

-il est conseillé de contacter rapidement le chirurgien en cas de douleurs, de rougeurs, d'écoulement de l'?il opéré ou d'une baisse brutale de la vision.

Il ne faut pas :

– frotter l'?il opéré, ni appuyer dessus ;

-faire des mouvements brusques de la tête la première semaine ou des efforts violents à glotte fermée (un effort violent est un effort où l'on fait «han ! ») ;

– reprendre un sport avant un mois ;

– aller à la piscine pendant un mois.

Quels médicaments interrompre avant l'intervention ?

Certains médicaments peuvent être maintenus, notamment les antivitamines K et les anti-agrégants plaquettaires. Les alphabloquants destinés à traiter les symptômes fonctionnels de l'adénome prostatique doivent être arrêtés une à deux semaines avant l'intervention. Ils empêchent la dilatation complète de la pupille qui est nécessaire au geste chirurgical.

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