Adopté par les Dakarois : Le covoiturage pour arrondir les fins du mois

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Le covoiturage est un système qui a fini par être adopté par les Dakarois. En début comme en fin de journée, beaucoup de travailleurs rejoignent des lieux qui servent de garage un peu partout dans la capitale sénégalaise. En plus des taxis, certains chauffeurs dits « particuliers » entre dans la dance. Il s’agit généralement de fonctionnaires qui cherchent à  arrondir les angles.

Il est 17h30 au rond-point Jet-d’eau. Le garage des taxis se trouve non loin du terrain du quartier populaire de Niarry Tally. Certains individus, probablement venant de terminer leur journée, se hâtent vers les bus ou cars pour rentrer.  » cette heure, l’arrêt refuse du monde » nous apprend « Ndiol », (Ndlr : l’élancé) un des coxeurs (rabatteur) du coin. Ndiol travaille à  mettre de l’ordre au garage des taxis.  » tour de rôle, nous nous chargeons de répertorier les voitures en fonction de leur heure d’arrivée. Les destinations sont diverses. Certains vont à  Keur Massar, à  Rufisque, à  Keur Mbaye Fall et Mbao » nous explique toujours Ndiol.

Le covoiturage n’est pas seulement l’apanage des taxis. En effet, des « particuliers » s’y mettent aussi. Dans l’anonymat, un homme, la quarantaine, avoue recourir au covoiturage pour ne pas avoir à  acheter le carburant avec son salaire. « Le salaire est insuffisant pour couvrir toutes les dépenses. Quand je sors de mon lieu de travail, je viens ici chercher des clients qui vont dans la même direction que moi. Avec ce qu’ils paient, je pourrais au moins acheter du carburant. »

Même cas de figure pour cet architecte trouvé à  Sahm. « La vie est trop chère à  Dakar, donc il faut impérativement trouver des palliatifs », argue-t-il. « A défaut de ne pas avoir un bénéfice dans le transport, au moins, je dépenserai moins en carburant ». Saliou (nom d’emprunt) informe pouvoir économiser au moins 30% de ce qu’il dépense d’habitude dans l’achat de carburant.

Par contre, le covoiturage comprend des aléas. Il faut savoir que la pratique n’est pas reconnue par la législation même si elle existe dans des pays comme la France. « Un jour j’ai dà» présenter une cliente comme ma sÅ“ur pour ne pas être arrêté pour transport illégal » se rappelle notre architecte. Les voitures dites « particulières » jouent à  cache-cache avec les agents de la circulation. Pour Saliou, « la loi devrait s’adapter aux réalités » d’autant plus que pour certains experts, le covoiturage est un moyen de réduire la congestion à  Dakar.

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