Covid-19 : Macron demande de tenir «encore quatre à  six semaines»

Par , publié le .

Actualité

Emmanuel Macron a estimé lundi qu’il fallait encore tenir « quatre à  six semaines », au moment o๠se profile un nouveau tour de vis dans vingt départements menacés par la montée de l’épidémie de Covid-19 afin d’éviter un possible reconfinement national.

«Il faut tenir encore quelques semaines, quatre à  six semaines», a affirmé le chef de l’Etat sans plus de précision lors d’une visite à  Stains (Seine-Saint-Denis). Il répondait à  un jeune qui demandait que le couvre-feu soit repoussé de 18H00 à  19H00, a constaté l’AFP.

L’Elysée a ensuite précisé que cette phrase se référait à  la progression de la vaccination des plus âgés, qui permettra d’éclaicir l’horizon en allégeant la pression hospitalière, mais sans préjuger d’éventuelles restrictions sanitaires.

L’exécutif mise sur la montée en puissance de la vaccination, notamment chez les plus vulnérables et les soignants. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu’à  la mi-mai, «la totalité des personnes de plus de 50 ans se seront vu proposer une première injection» contre le Covid-19.

Pour l’heure, seuls près de trois millions de personnes ont reçu au moins une dose, dont 1,561 million deux doses.

Les choses pourraient s’accélérer puisque la Haute autorité de santé (HAS) doit «actualiser» mardi son avis sur l’utilisation du vaccin AstraZeneca pour les plus de 65 ans, qui en sont privés pour l’instant alors que des centaines de milliers de doses n’ont pas encore été utilisées.

Une étude de l’université d’Edimbourg, publiée la semaine dernière, tend à  confirmer l’efficacité du vaccin britannico-suédois, même chez les plus de 80 ans.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, est l’invité du JT de 20 heures de France 2 lundi soir, à  l’issue de la réunion vaccin hebdomadaire à  l’Elysée.

La France, confrontée à  une reprise épidémique soutenue, entame une semaine charnière dans la lutte contre le Covid-19, alors que le gouvernement tente d’éviter un reconfinement généralisé, comptant sur la vaccination et des mesures territorialisées pour contenir la diffusion du virus.

«Je vous ai entendu, on fait tout ce qu’on peut», a répondu Emmanuel Macron à  un senior vendu se faire vacciner dans un centre de Bondy, qui lui a lancé: «Ne nous reconfinez pas».

Il s’agissait de la première visite du chef de l’Etat dans un centre de vaccination depuis le début de la campagne. Il est ensuite parti de son côté pour une promenade improvisée dans le XVIIIè arrondissement de Paris, à  la rencontre des habitants, sans prévenir la presse.

Des concertations ont par ailleurs eu lieu lundi après-midi entre préfets et élus locaux de vingt départements, notamment en àŽle-de-France et autour des grandes métropoles (Lyon, Marseille, Lille) qui craignent une nouvelle explosion des contaminations avec la propagation des variants. Des confinements locaux le week-end, comme à  Nice et Dunkerque, pourraient être ordonnés à  l’issue de ces consultations.

A l’issue de l’une de ces réunions, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a réitéré son opposition à  un confinement de la capitale le week-end, prônant au contraire l’accès aux espaces publics pour la population et demandant que le rythme de vaccination soit multiplié par quatre.

Elle n’a pas mentionné «l’hypothèse» d’un reconfinement de trois semaines évoquée jeudi dernier par Emmanuel Grégoire, son premier adjoint, rapidement fustigé par le gouvernement, notamment en ce qu’il n’aurait pas pris en compte la petite couronne.

Pour faire face à  l’épidémie, Mme Hidalgo a encore proposé «aux enseignants de faire cours fenêtres ouvertes en profitant notamment du retour des beaux jours» et en «extérieur toutes les fois que cela sera possible».

Dans la Drôme, le port du masque est désormais obligatoire dans l’ensemble des centres-bourg et des centres-ville du département, a indiqué la préfecture.

Emmanuel Macron doit en outre tenir cette semaine une réunion avec des membres du gouvernement pour préparer la mise en place d’un «pass sanitaire», qui ne sera pas un «passeport vaccinal», en vue de la réouverture des lieux culturels et des restaurants.

Au niveau européen, o๠l’idée d’un pass vaccinal doit être débattue, la France est parvenue dimanche à  conserver ouverte sa frontière avec l’Allemagne. Mais un test négatif de moins de 48 heures sera désormais exigé à  partir de mardi depuis la Moselle, une situation qui concerne 16.000 travailleurs français.

Trop lent? Les premiers effets de la vaccination sur la pression hospitalière et les décès sont attendus dans un mois, estiment les experts.

Dimanche, à  Paris, 3.600 policiers et gendarmes ont tenté de réguler l’affluence sur les quais de Seine. A Toulouse, la préfecture a interdit l’accès aux berges de la Garonne.

Près de 3.500 personnes atteintes du coronavirus étaient soignées dimanche dans les services de réanimation, un indicateur en lente progression, de même que le nombre de cas, passé de 140.000 à  150.000 en une semaine.

O commentaire

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas publié. Champ obligatoire (*)