Débat – Pour mettre fin à l'influence des dirigeants sur les médias de service public : Les journalistes invités à se battre pour garder leur liberté

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Travailler dans un média de service public n'empêche pas le journaliste de traiter l'information de manière objective. C'est ce qu'ont fait savoir les différents intervenants lors d'un atelier sur «médias de service public et médias d'Etat». Lors de cette rencontre, ils ont soutenu que c'est au journaliste de se battre pour garder sa liberté.

(envoyée spéciale à Madagascar) – On reproche souvent aux médias de service public des pays en développement, de ne traiter que des informations favorables au gouvernement, et de ne donner qu'un son de cloche dans leurs traitements. Le constat est que l'opposition dans ces pays, n'a pas droit à la parole sur ces médias, et l'information est biaisée. Le citoyen n'a droit qu'aux informations émanant du gouvernement. Lors d'un atelier sur le sujet: médias du service public ou médias d'Etat, des journalistes venant de différents pays francophones ont essayé d'expliquer les raisons de ces pratiques qui sont encore une réalité dans de nombreux pays. Si certains intervenants accusent les politiques qui ne comprennent pas le rôle du journaliste d'être au service du citoyen, d'autres par contre soutiennent que c'est aux journalistes de ces médias de prendre leur responsabilité et faire leur travail normalement. Selon l'ancien directeur de l'information à la Radiodiffusion nationale ivoirienne (Rti), le métier de journaliste exige un combat permanent pour la liberté. D'après lui, il faut oser, choisir: «soit on pratique le métier ou on entre en politique». Ibrahim Koné, mentionne que souvent, c'est l'entourage des chefs d'Etat qui font du zèle en essayant de tordre la main des journalistes en leur imposant ces pratiques.
Revenant sur une anecdote qu'il a vécue du temps du président Houphouët Boigny, il montre qu'il est possible de travailler dans un média de service public tout en restant professionnel. «Du temps de Houphouët Boi­gny, il était interdit de monter le discours du président de la République. Un jour on s'est retrouvé avec un discours de 40 mn je l'ai réduit jusqu'à 2 mn. On a passé l'élément et le président m'a félicité en disant que j'ai fait du bon travail. Il faut prendre ses responsabilités par principe», a-t-il dit. C'est aussi l'avis de son confrère du Congo Brazzaville. Tout comme le doyen Koné, il soutient qu'il faut être courageux pour dire non à l'autorité. Dans la même veine, il demande aux journalistes de s'organiser pour être respecté. Taïeb Zahar, président de la fédération tunisienne des directeurs de journaux, pense, quant à lui, que les dirigeants n'ont pas compris qu'une diffusion d'informations crédibles est de leur intérêt. «Est-ce que la propagande et la communication leur rend service», s'est-il interrogé. Ce débat a permis aussi de savoir que ce problème ne se pose pas seulement dans les médias publics du sud. Car, lors des échanges un journaliste français a souligné que c'est un combat qui ne finira jamais dans le service public. Selon lui, il faut faire comprendre aux politiques que le service public ce n'est pas pour l'information du gouvernement mais celle des populations.

Vers un journalisme au service du citoyen
Abordant le sujet, le responsable des programmes médias à l'Oif, estime que «si on veut aider les gens des services publics» il faudra aller «dans les fondamentaux». D'après Tidia­ne Dioh, on est en train «de vivre la troisième vie de la télévision». A l'en croire, du journalisme participant à la construction de la nation qu'a été la première génération, on est passé à celui où on a essayé de faire du service public. Aujourd'hui, soutient-il «Il faut travailler vers un troisième paradigme, le journaliste au service du citoyen». «C'est ce paradigme qui nous reste, parce qu'en fait dans certains pays, on avance très vite et d'un seul coup on recule. Une réforme n'est jamais aboutie on est toujours en train d'apprendre», a-t-il expliqué. Lors de ces échanges, la question de la nomination des directeurs généraux des médias de services publics a été aussi abordée. Selon le directeur de la fédération tunisienne des directeurs de journaux, si on nomme par copinage on n'avancera pas. Certains ont ainsi soutenu qu'il fallait la capacité, la compétence mais aussi le droit de regard de l'organe de régulation des médias.

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