(ENTRETIEN) Adama Diallo, migrant de retour : « Parmi les passeurs, il y a des sénégalais (…) l'espoir doit être créé ici pour empêcher les jeunes de partir »

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Malgré tous les drames enregistrés sur le chemin de la migration, les jeunes africains continuent de braver les dangers du désert nigérien et libyen pour caresser leurs rêves…de l'Eldorado européen. Car pour ces milliers de jeunes, c'est seulement dans cette partie du monde qu'ils trouveront leur salut. Pour arriver à leurs fins, ils sont prêts à subir toutes sortes de brimades et d'humiliation. En Libye, c'est une traite d'un autre âge qui se passe sous les yeux du monde. Mais penser que les Libyens sont les seuls bourreaux des migrants serait très réducteur de l'ampleur de la traite qui, selon Adama Diallo qui a tenté l'aventure, est une nébuleuse dans laquelle touchent des nationalités insoupçonnées. Dans cet entretien que ce migrant de retour accorde à Dakaractu, on y apprend que parmi les passeurs, on peut compter… des Sénégalais. Donc, des noirs africains qui vendent leurs frères à des esclavagistes qui les soumettent à des conditions inhumaines. De Dakar à Tripoli en passant par Agadès, au Niger, Adama nous conte les péripéties d'un voyage unique en son genre où seuls les plus belliqueux et endurants survivent. Encore qu'il ne suffit pas d'être un dur à cuire pour s'en sortir. La chance doit être au rendez-vous.
Las de se battre dans un pays où il ne peut compter que sur lui-même, Adama Diallo a préféré battre en retraite, c'est à dire rentrer au bercail où, constate-t-il, les conditions qui l'avaient décidé à mettre les voiles n'ont pas du tout changé. Mais Adama a pris la résolution ferme de ne plus emprunter la voie terrestre pour aller en Europe. La déshumanisation à laquelle il a eu droit en Libye a eu raison de ses rêves. Il invite les autorités à créer les conditions pour que les jeunes n'aient plus à mettre leur vie en danger pour des lendemains meilleurs…

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