« Krim Et Châti-mensonges » ! Par Momar Mbaye

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« L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit » (Aristote)

Un monde s'effondre ! Celui d'un petit Prince aux allures de demi-dieu passé du sommet de la gloire aux tréfonds de la décadence. A ascension fulgurante, déchéance précipitée. Atterrissage forcé pour l'homme à l'écharpe, au bonnet et boubou traditionnel, déchargé de ses fardeaux du Ciel et de la Terre, soumis aux châtiments pour les « krim » du père.

Une polémique chasse l'autre. Le Rewmi et sa guerre fratricide, relégués au second plan. Les gordjiguènes en arrière-plan. Place au sulfureux dossier Karim Wade. Objet de fantasme pour la presse. Plus alléchant qu'une sortie au vitriol du maire de Thiès sur les caisses d'un Etat prétendues « vides ». Exit Idy ! Entrée sur scène de l'autre fils devenu le centre de gravitation de la galaxie Wade, l'élément incontournable d'un système supposé de prédation de deniers publics. Réquisition à charge et sentence prononcée par le tribunal de l'opinion. Lynchage médiatique. Mi-ange mi-démon ! Convoqué avant toute notification officielle, arrêté avant tout placement en garde à vue ; envoyé à Rebeuss dans les couvertures des journaux, jugé et reconnu coupable, avant tout procès.

Des bureaux climatisés d'un super-ministre d'Etat chargé de l'Energie, de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire et des Infrastructures, l'ex-président du Conseil de surveillance de l'Anoci a fait parvenir aux enquêteurs de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), un document volumineux, 3000 pages rassemblés en 30 jours, le détail des avoirs à justifier, estimés à 694 milliards de francs Cfa. Ou plutôt, selon la Crei, un mémoire de 42 pages sur l'enrichissement illicite, appuyé de documents annexes, des feuillets de 3000 pages destinés à justifier un « Krim » dont les châtiments ont commencé à pleuvoir, dès la chute du père protecteur.

De la gendarmerie de Colobane à la maison d'arrêt de Rebeuss, nul besoin de jet privé pour acheminer dans ses colonnes, un prévenu, dont la culpabilité se prouve dans les journaux et non devant les tribunaux. Car entre ceux qui affirment, ceux qui doutent et ceux qui réfléchissent, la presse sénégalaise a choisi son camp. Elle valse plus vite que la musique, brûlant les étapes et ramant entre « Krim » et châti-mensonges ». Or, si la culpabilité se prouve, l'innocence, elle, se présume, quel que soit l'accusé, quelles que soient les charges. Parce que, entre l'ex-ministre Karim Wade, et le procureur Alioune Ndao, il y a, forcément, un menteur. Cherchez l'erreur !

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