Les députés «cernent» Néné Fatoumata Tall

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«Les différentes interventions montrent que la politique de jeunesse de Macky Sall est mauvaise. On dirait qu'il y a Samba et Demba dont vous êtes la maman. Samba prend la pirogue, Demba à survécu et est oublié dans les DAC (Domaines agricoles communautaires). Les jeunes ne travaillent pas. Ils vous demandent de changer vos politiques de jeunesse. Ils ne se retrouvent pas dans vos politiques, c'est la raison pour laquelle, ils prennent les pirogues. Koula né Rewmi nekhna dalay jaye», a tonné Cheikh Bara Dolly Mbacké.

Lui emboitant le pas, Toussaint Manga de fulminer: «l'augmentation de l'émigration clandestine est une preuve que la jeunesse se perd dans le pays et n'a pas de repères. Il est temps de réorienter la politique de jeunesse. Sur le financement des jeunes, il faudrait centraliser les institutions. La DER (Direction pour l'entreprenariat rapide des femmes et des jeunes) n'a pas sa raison d'être. Il faut prendre son financement et le mettre dans l'ANPEJ (Agence nationale de promotion de l'emploi des jeunes). Ce serait plus efficace et les résultats seront plus pertinents.

L'ANPEJ doit être de plus en plus décentralisée pour très tôt financer les étudiants dans les universités afin de leur permettre de trouver tôt du travail et financer leurs projets», a ajouté M. Manga qui estime que le PRODAC, c'est un bon programme. Mais, dit-il «là où je ne comprends pas, c'est que Ziguinchor ne puisse pas avoir de programme alors qu'il y a de l'espace et l'accès à l'eau est facile. C'est mieux que de financer des zones arides et où l'accès à l'eau est difficile».
Pour la députée Aïssatou Sow Diawara, le phénomène «Barça ou Barsaq» n'est pas de la faute du gouvernement. «Vous n'êtes pas responsables. Il y a des jeunes à l'Assemblée et les jeunes sont responsabilisés. Donc ce n'est pas votre faute ni à vous ni au président Macky Sall», a-t-elle dit, invitant ainsi le ministre de la Jeunesse à penser à l'organisation des Semaine nationale de la jeunesse. De son côté, Moustapha Guirassy à interpellé le ministre sur le blocage au niveau du financement du projet DAC de Kédougou.

Prenant la parole, Aïda Mbodji à invité Fatoumata Néné Talla à rassurer les Sénégalais. «Avec les DAC, il était question de booster le travail et l'emploi des jeunes, durant la période 2014 et 2019. A votre arrivée, seul le DAC de Sefa était fonctionnel, sur les 10 annoncés. Si tous les autres DAC avaient été réalisés, les jeune ne serraient pas nombreux à tenter l'émigration clandestine», a déclaré Aïda Mbodj. Avant de s'interroger : «Qu'est-ce qui se passe pour la réalisation et la réception des DAC ? Est-ce aussi liée à l'affaire des 29 milliards ? Est-ce que cela a joué dans ça? Vous devez rassurez les jeunes en tant que ministre, mais aussi en tant que femme».

Prenant la parole, le maire de Madina Wandifa, Malang Sény Faty, à demandé au gouvernement de redoubler ses efforts pour le financement de la DER. Toutefois, il a souligné qu'il y a nécessité de créer un DAC au niveau de sa commune. «Le DAC de Sefa reste toujours sans électricité. Je ne sais pas comment voulez-vous qu'il produise des résultats. Au niveau de ce DAC, il faudrait penser aux unités autonomes des exploitations et la construction des logements sociaux», a souligné M. Faty qui révèle que des jeunes de sa commune sont en train d'être licenciés au niveau de ce DAC de Séfa. Et ce au moment où on demande aux jeunes de rester.

En outre, les parlementaires ont plaidé pour la hausse du budget du ministère de la Jeunesse afin qu'il puisse répondre correctement aux défis du secteur de la jeunesse et surtout aux enjeux actuels, avec le phénomène de l'émigration irrégulière, qui est en train de briser la vie de beaucoup de familles et menace l'avenir de notre pays.

Ace propos, certains ont suggéré une étude approfondie sur les causes de la recrudescence de l'émigration irrégulière, puisque, de leurs avis, le chômage ne saurait être le principal motif d'une telle aventure. Ils ont, par conséquent, appelé à une sensibilisation forte des jeunes pour leur faire comprendre qu'ils peuvent réussir leur vie en demeurant au pays.

PLAIDOYER ET INTERPELLATIONS DES DEPUTES: Réponses «évasives» du Ministre de la Jeunesse

Répondant au plaidoyer et aux interpellations des députés de manière ramassée, Mme Néné Fatoumata Tall a relevé que «l'émigration irrégulière est un phénomène très complexe et la responsabilité de l'Etat, dans tous les fléaux qui touchent ses populations, est engagée». Toutefois, Madame le ministre a précisé que si cela ne tenait qu'au président de la Républiques qui a une vision pour en venir à bout, ce fléau n'aurait pas atteint ces proportions. A titre d'illustration, elle a souligné que le budget dédié à la formation professionnelle a présentement plus que triplé, en passant de 24 à 78 milliards de F CFA. Elle a également ajouté que les centres de formation sont passés de 71 à 172. Vu la transversalité de ce fléau, elle a informé que les départements chargés de la Jeunesse, des Affaires étrangères, de l'Emploi et de la Formation professionnelle, sont en train de travailler en synergie pour trouver des solutions idoines aux difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés. Le ministre a aussi demandé aux parlementaires de porter le combat pour juguler ce phénomène, notamment en initiant une proposition de loi criminalisation les réseaux de passeurs. Elle a fait noter aussi l'amalgame qui consiste à considérer le chômage des jeunes comme principal facteur de l'émigration irrégulière, tout en reconnaissant que son département devra faire des efforts considérables, pour sensibiliser davantage la jeunesse, en mettant en valeur les mécanismes que l'Etat a élaborés pour appuyer cette frange importante de la population.

VOTE DU BUDGET DU MINISTERE DE LA JEUNESSE: Néné Fatoumata Tall «grossit» de 2,687 milliards

Le ministre de la Jeunesse, Mme Néné Fatoumata Tall, a défendu le projet de budget de son département hier, jeudi 3 décembre, devant la plénière de l'Assemblée nationale. Le projet de budget du ministère pour l'année 2021, est arrêté à 100 milliards 004 millions 488 mille 285 francs CFA en autorisations d'engagement (AE) et 17 milliards 569 millions 236 mille 297 F CFA en crédit de paiement, contre 14 milliards 881 millions 646 mille 491 francs CFA en 2020. Soit une hausse de 2 milliards 687millions 589mille 806 F CFA en valeur absolue par rapport à l'année en cours. L'augmentation du budget dudit ministère s'explique, en partie, par la mise en Âœuvre du Plan d'action stratégique 2020-2023, marqué par la relance post Covid-19

PAr SEYNABOU BA (STAGIAIrE)

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