Pass sanitaire : ultime vote attendu au Parlement, la vaccination progresse

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Le pass sanitaire anti-Covid était sur le point d’être adopté définitivement dimanche soir, députés et sénateurs étant parvenus à  un compromis sur ce texte controversé, au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation de ses opposants.

Les 14 parlementaires réunis en commission mixte paritaire ont acté en début de soirée leur accord, au bout de près de quatre heures de réunion. Et le Sénat, dominé par la droite, a adopté le texte dans la foulée par 195 voix pour, 129 contre et 17 abstentions.

Un amendement gouvernemental de dernière minute, habilitant de manière très encadrée les préfets à  imposer le pass sanitaire pour certains centres commerciaux, a été validé »“ la mesure avait disparu en commission mixte.

L’adoption finale du projet de loi reviendra aux députés dans la nuit.

Parallèlement, l’exécutif continue à  pousser la vaccination dans l’espoir de passer le cap des 40 millions de primo-vaccinés lundi, avec un mois d’avance sur l’objectif initial.

De Polynésie, o๠il est en déplacement, le président Emmanuel Macron a voulu lancer «un message très fort pour appeler chacune et chacun à  se faire vacciner» pour se protéger et protéger les autres.

Le Sénat avait voté une première fois dans la nuit de samedi à  dimanche le projet de loi qui prévoit l’obligation vaccinale pour les soignants et l’extension controversée du pass sanitaire. Mais avec d’importantes modifications par rapport au texte approuvé par l’Assemblée nationale, qui n’étaient pas du goà»t du gouvernement.

Députés et sénateurs sont cependant parvenus à  un compromis. Ainsi au-delà  du 15 novembre, le dispositif de pass ne pourra se poursuivre qu’avec un nouveau vote du Parlement. Les contrôles relèveront de la police administrative et non du pénal dans un premier temps.

En outre, comme le souhaitaient les sénateurs, c’est l’assurance maladie qui contrôlera en premier lieu l’isolement obligatoire pour les contaminés par le Covid, avant une intervention des forces de l’ordre en cas de besoin.

«On ne pouvait pas traiter les Français comme des délinquants», selon le sénateur Hervé Marseille (Union centriste).

Enfin, il n’y aura pas de licenciement pour les personnes qui ne respecteraient pas l’obligation vaccinale du fait de leur profession mais une suspension du salaire. Ce point avait été âprement discuté dans les deux chambres.

«Le Covid est temporaire, les licenciements sont définitifs», a fait valoir le rapporteur LR au Sénat Philippe Bas.

Le ministère du Travail a toutefois regretté auprès de l’AFP la suppression de la disposition sur le possible licenciement. Selon lui, cela va entraîner une moindre protection des salariés car après la suspension du contrat de travail, une procédure disciplinaire pourra être engagée sans le délai de deux mois initialement prévu et sans la garantie d’indemnités de licenciement pour le salarié.

Le pass étendu doit être appliqué début aoà»t. Le temps presse face à  une flambée des contaminations liée à  la propagation du variant Delta, très contagieux.

Une fois adopté, le texte devra encore passer le filtre du Conseil constitutionnel saisi par le Premier ministre Jean Castex et la gauche.

Après une première mobilisation nationale le 17 juillet, des dizaines de manifestations ont à  nouveau eu lieu samedi.

«Pour la liberté» et «contre la dictature sanitaire»: plus de 160.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, ont défilé sur tout le territoire, dont 11.000 à  Paris.

L’un des cortèges parisiens, constitué essentiellement de «gilets jaunes», a été émaillé d’incidents sporadiques. A l’appel du président des Patriotes Florian Philippot, plusieurs milliers de personnes se sont aussi rassemblées au Trocadéro.

L’enjeu pour l’exécutif est de tenter de prendre de vitesse une quatrième vague épidémique redoutée par les scientifiques et le ministre comme «forte, avec un impact hospitalier qui pourrait être très dur à  la mi ou à  la fin aoà»t».

Outre l’obligation vaccinale pour les soignants, sapeurs-pompiers ou professionnels auprès des personnes âgées, le projet de loi prévoit une extension du pass sanitaire (parcours vaccinal complet, test négatif récent ou certificat de rétablissement) début aoà»t dans les cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, établissements médicaux.

La préfecture du Calvados a annoncé une «expérimentation volontaire» dès dimanche dans les bars et restaurants de Deauville et Trouville, face à  une forte augmentation des cas.

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