Start-up africaines: le Kenya et le Nigeria champions des levées de fonds

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Les start-up ont toujours la cote en Afrique. C'est en tout cas ce que démontrent les chiffres donnés par le Global Tech Media WeeTracker dans un nouveau rapport. L'étendue du potentiel des jeunes pousses africaines est en plein développement: au cours du premier trimestre de l'année, un total de118transactions ont été réalisées pour un montant de 168,6 millions de dollars de financements. C'est plus que pour toute l'année 2017. L'an passé, les «deals» entre start-up et financiers tablaient à 167,7 millions de dollars, un chiffre déjà supérieur de28% par rapport à 2016. Une croissance due à la multiplication des initiatives permettant l'installation de ces sociétés, comme les incubateurs, malgré les difficultés de financements que connaissent parfois ce genre de structures.

En tête, en termes de nombre de transactions réalisées, le Nigeria. De tous les pays sondés, c'est la première économie d'Afrique qui a attiré le plus d'investisseurs, avec29deals, le tout pour un montant s'élevant à 29,41 millions de dollars. Mais c'est le Kenya qui remporte la mise: il n'a engendré, certes, que23transactions, mais prend la tête du classement en ce qui concerne le montant des financements. En six mois, la nation de la «Silicon Savannah» a amassé 82,86 millions de dollars, presque trois fois le montant du Nigeria. L'Egypte, avec21deals, se classe quatrième, suivie par l'Afrique du Sud, avec19deals.

«La tendance est croissante au Nigeria et au Kenya», mais aussi dans des pays comme «le Ghana et l'Ouganda», explique Zachariah George, cofondateur de la plateforme Startup BootCamp pour l'Afrique. «Il y a un large choix d'entrepreneurs sur le continent pour qui veut financer une start-up. Mais si je devais n'en choisir qu'un, ça serait le Nigeria», avoue-t-il.

La fintech, secteur star des start-up

Le secteur le plus représenté dans le classement: celui de la fintech, tout comme en 2017. C'est en effet celui qui compte le plus grand nombre de transactions. Dans le top10des firmes ayant réalisé le plus de deals, quatre sont issus de la fintech, et cinq sont kényanes. Le secteur a ainsi attiré à lui seul95millions de dollars, grâce notamment aux start-up Cellulant et Branch. «Une grande part des entrepreneurs africains choisit la fintech» pour développer leur société. «Le e-commerce, l'agritech et la e-santé viennent ensuite, précise Zachariah George. Au Zimbabwe, à cause des perturbations constatées sur la monnaie fiduciaire, beaucoup ont par exemple développé leur business par la technologie Blockchain

Autre développement à souligner, celui de l'Egypte dans le e-commerce. D'après le rapport, le pays pourrait devenir dans les prochaines années un hub du secteur. Six des neuf firmes de e-commerce qui ont reçu des investissements sont en effet basées en Egypte.

Des financements pour bien démarrer

Malgré un développement sans précédent, l'écosystème des start-up n'en est qu'à ses débuts en Afrique. C'est pourquoi le capital-amorçage représente une grande part des transactions enregistrées, au nombre de 19. Le secteur public comme le privé ont également beaucoup accordé de subventions et de bourses -25au total – afin d'encourager l'entrepreneuriat. Vingt-sept start-up du classement ont profité de ce type de financements, fournis par la Banque africaine de développement (BAD), qui a fourni55millions de dollars hors firmes issues du secteur de l'énergie, Partech Ventures (70 millions de dollars) ou encore Digital Africa (76,14 millions), lancée cette année par le gouvernement français.

Les levées de fonds en Série A, qui permettent à terme un développement à l'international, ont presque doublé en un an, passant de5à9transactions. Pour les auditeurs du rapport, cela traduit d'une maturation de l'écosystème, rendue possible par l'accroissement de la confiance des investisseurs vers des start-up plus évoluées. Le financement par emprunt est également très sollicité. Branch a par exemple levé un prêt de50millions de dollars, dont20de capital-risque.

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