Voile : focus sur les America's Cup World Series à Oman

Par , publié le .

Actualité

La 4e étape des (inspirez) Louis Vuitton America's Cup World Series (expirez) prend ses quartiers à Muscat, capitale d'Oman, les 27 et 28 février. Ce Sultanat de 4 millions habitants est devenu en à peine 8 ans, l'une des places fortes de la voile mondiale. A l'instar du Qatar pour le football, Oman a misé sur le sport pour se construire une diplomatie fondée sur la soft-power et une économie tournée vers le tourisme. Un investissement qui a porté ses fruits car aujourd'hui, les LVACWS est ce qui se fait de mieux en voile en terme de notoriété, de reconnaissance, d'image et d'enjeu sportif.

Que sont donc les LVACWS ?

Nés de la refonte entreprise en 2010 après la victoire d'Oracle Team USA – le vainqueur (defender) de la Coupe de l'America est propriétaire de la jauge est fait ce que bon lui semble du format de la compétition – les LVACWS ont mis plusieurs années à se trouver une identité.

Nous n'entrerons pas trop dans le détails (vous pouvez lire cet article rédigé en 2013 à Naples) mais l'idée d'Ian Murray, créateur de cette compétition, était de faire exister la Coupe entre chaque édition de la « vraie » Coupe, qui n'a lieu que tous les quatre ans, sur des bateaux moins onéreux. L'objectif étant d'attirer des sponsors en quête d'un modèle économique leur garantissant un retour sur investissement plus intéressant. En clair, la Coupe ne devait plus dépendre de riches milliardaires mais de sociétés millionnaires.

Partir avec un avantage de points

L'enjeu de cette compétition, pour les six équipages engagés cette édition, est de gagner de précieux points (2 pour le vainqueur, 1 pour le deuxième) pour la Coupe de l'America qui se tiendra aux Bermudes en 2017. Les LVACWS se déroulent sur 9 étapes au terme desquelles le bateau le plus constant en terme de résultat remporte le championnat.

Pour l'heure, le classement avant cette 4e étape omanaise est le suivant :

classement_LVACWS_avt_OmanCinq étapes sont encore au calendrier et comme le chante si bien Lenny, « it ain't over til it's over ».

Naviguer pour tester

C'est également l'occasion de se servir de l'AC45 comme bateau d'entrainement avant la « vraie » Coupe de l'America qui se naviguera sur l'AC50. Ces derniers ne sont pas autorisés à naviguer avant le 26 décembre 2016. En amont, les équipes peuvent aussi se construire un ou plusieurs AC 45 « Turbo » qui est lui aussi limité à 150 jours de navigation. Une règle stricte mais nécessaire pour ne plus tomber dans une course à l'armement.

AC45 « Turbo » est constitué à 90 % de pièces qui seront installées sur l'AC 50 de la « vraie » Coupe de l'America. Ainsi les pièces maîtresses telles l'aile rigide (la Grand Voile), les foils (dérives en L qui permettent de « voler ») et le safran seront ceux utilisés sur la Cup. Seules les coques seront différentes.

Qui est à la barre ?

C'est peu dire que la Coupe de l'America a, depuis plus de 150 ans, confronté les plus grands marins de leur époque. C'est encore vrai en 2016. Et dorénavant nous n'avons plus à attendre quatre ans pour les voir naviguer sur le même plan d'eau.

Oracle Team USA – Jimmy Spithill, le Defender tranquille

Plus jeune participant (19 ans) et plus jeune vainqueur (30 ans) de l'histoire de l'Aiguillère argentée, l'Australien a cette décontraction propre aux héros. C'est peu dire quand on se souvient de la manière avec laquelle il a battu les Néo-Zed à San Francisco. Cela n'enlève en rien à sa motivation pour aller chercher une victoire sur les LVACWS.

« Nous y allons pour gagner ces points qui sont toujours bons prendre. Et rien que pour ça on va se battre. Mais on veut surtout y aller pour battre les autres équipes. On l'a déjà fait à la dernière édition des LVACWS. Ça envoie un message clair aux adversaires mais à la fin de la journée, les résultats parleront d'eux-mêmes. »

BAR Land Rover – Ben Ainslie, celui qui veut ramener la Coupe à la maison

C'est peut-être l'un des derniers trophées que les Anglais ont créé et n'ont jamais remporté. C'est donc avec le mot clé #bringthecuphome que le quadruple champion olympique s'attèle à rendre justice à ses pères. Le Britannique frappait un grand coup en remportant la première étape des LVACWS à Portsmouth en juillet dernier, avant de baisser en régime à Göteborg et aux Bermudes. A Muscat, Sir Ben insiste que son team est encore en cours de construction et en profite pour démentir le chiffre des 120 millions de livres de budget qui court sur les pontons.

« Nous aimerions remporter toutes les étapes mais nous savons que nous sommes un team de première génération dans la course à la Coupe de l'America. Nous essaierons d'élever notre niveau mais les autres teams ne nous attendent pas. Sur notre budget, ce chiffre de 120 millions est faux. Nous avons toujours été transparents sur nos capacités financières. Notre objectif est de rassembler 80 millions de livres. Nous avons aujourd'hui réussi à réunir 80 % de cette somme. »

Emirates Team New-Zealand – Glenn Ashby, un Australien pour venger les Kiwis

L'affront de 2013 n'a pas été digéré au pays du long nuage blanc. Le team a pris le taureau par les cornes en renvoyant Dean Barker, skipper malheureux. Ainsi ETNZ a pris l'Australien Glenn Ashby (quatorze titres de champion du monde en catamarans Classe A, Tornado, F18 et ancien régleur d'aile sous Barker) pour barrer le bateau kiwi. Et cela semble fonctionner. Leaders des LVACWS, les Néo-Zeds semblent transformer l'esprit de revanche qui anime le team en victoires.

« C'est l'énorme quantité de travail qu'on fournit qui nous permet d'aussi bien marcher en ce moment. Maintenant, il ne faut pas minimiser le travail des autres équipes. Il faut rester focaliser sur nos objectifs. »

Groupama Team France – Adam Minoprio en attendant Franck Cammas

Présent à Muscat mais boitant encore un peu, Franck Cammas a dû laisser sa place à Adam Minoprio à la barre de Groupama Team France. Champion du monde de Match Racing à 24 ans en 2009, le Néo-Zélandais assurera l'intérim comme barreur. Entre l'exigence de Cammas et la pression de sa première régate grandeur nature, Minoprio sait qu'on l'attend au tournant même s'il ne veut pas y penser.

« L'équipe de design énormément pour sortir du chantier l'AC 45 Turbo le plus rapidement possible. Pour le reste de l'équipe, nous devons continuer à travailler nos automaticités. On a passé beaucoup de temps sur l'eau à Quiberon et mon objectif est d'accrocher un podium. Je sais que Franck est ici pour nous regarder et je ne veux pas le décevoir. »

Artemis – Ian Percy, les Suédois en embuscade

Victimes ou acteurs de plusieurs accrochages en 2015, notamment avec un bateau arbitre, les Suédois se sont révélés en s'imposant à domicile à Göteborg. En 2016, le skipper aimerait conjurer le sort.

« J'espère que nos petites comédies de l'an dernier vont s'arrêter cette année. La chance aide toujours mais elle reviendra plus vite avec du travail. »

SoftBank Team Japan – Dean Barker ne se dévoile pas

Après son éviction de ETNZ, Dean Barker a fait la bonne affaire des Japonais de retour dans la Coupe après dix ans d'absence. Avec deux nouveaux arrivés dans l'équipage, le team est encore en rodage mais reste toujours imprévisible.

« On aimerait bien valider les quelques bons résultats de l'an dernier (une 3e place aux Bermudes et une 2e place à Göteborg). On essaie de corriger les erreurs du passé mais ce n'est pas simple. Nous sommes un team jeune mais nous travaillons durs comme les autres. »

Diffusion sur Canal+ Sport : Round 1, samedi 27 février à 11 heures (Heure France) et Round 2, dimanche 28 février à 11 heures (Heure France) . 

Muscat, Oman

Signaler ce contenu comme inapproprié

O commentaire

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas publié. Champ obligatoire (*)