72e FESTIVAL DE CANNES : Mati Diop dans la course pour la Palme d'or

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Culture

Son oncle, Djibril Diop Mambety, avait réussi la prouesse avec « Hyène''. Sa nièce le réussit aujourd'hui. Mati Diop est en compétition officielle pour la Palme d'or au festival de cinéma de Cannes, grâce à son premier long-métrage, « Atlantique''.

Le Sénégal est dans la compétition officielle de la 72e session du festival de cinéma de Cannes qui débute le 14 mai prochain. Les 19 films en lice ont été dévoilés, hier au cours d'une conférence de presse animée par le délégué général du festival, Thierry Frémaux. « Atlantique'' de Mati Diop, la nièce du talentueux cinéaste Djibril Diop Mambety et fille du chanteur Wasis Diop, est dans la course pour la Palme d'or. Mati Diop est en compétition avec des réalisateurs déjà primés à Cannes, comme les Frères Dardenne ou encore Terrence Malik.

« Atlantique'' est le premier long-métrage de la Franco-sénégalaise. Il est coproduit par Cinékap dirigée par Oumar Sall. Le film a également été soutenu par le Fonds de promotion de l'industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Mati Diop est déjà auteure d'un court métrage portant le même nom que son nouveau film et qui parlait de l'émigration clandestine. Donc, comprenez que « Atlantique'' est la version longue du court métrage, même si au départ, son long métrage ne devait pas s'intituler « Atlantique'', mais plutôt  » C'est la prochaine fois le feu''. Dans un entretien accordé à l'Agence de presse sénégalaise, Oumar Sall explique que l'histoire contée dans le film « part de la réalité pour aboutir au fantastique''.

« Le sujet parle d'économie, de politique, en passant par l'émigration pour atterrir à l'amour entre Ada et Souleymane et Issa. Le film raconte des choses de chez nous pour embrasser l'universel'', fait savoir le producteur sénégalais. « Une banlieue populaire de Dakar s'étend sur le bord de l'Atlantique, dominée par une tour futuriste dont l'inauguration est imminente. Sans salaires depuis des mois, les ouvriers du chantier décident de quitter le pays pour un destin meilleur et périssent en mer. Parmi eux, Souleymane, l'amant d'Ada, promise à un autre. Quelques jours plus tard, un incendie dévaste le mariage de la jeune fille, alors que de mystérieuses fièvres s'emparent des habitantes du quartier. Ada est loin de se douter que Souleymane, pourtant parti en mer, est revenù'', indique d'ailleurs le synopsis.

Pour raconter cette histoire l'équipe de la réalisatrice de 37 ans est passée dans divers coins de la capitale sénégalaise. Des scènes ont été notamment tournées dans la nouvelle sphère ministérielle à Diamniadio, à Yoff et à Thiaroye.

Ancien ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly s'est félicité de la participation sénégalaise à la compétition officielle. « C'est avec un très grand plaisir, que j'ai appris la sélection officielle de l'édition 2019 du festival international de Cannes, du film de notre compatriote, la cinéaste Mati Diop. Atlantique, un long-métrage de fiction qui traite avec beaucoup d'originalité et d'intelligence la question de l'émigration, est promis à un bel avenir, prédisent les spécialistes du cinéma.

Son producteur qui est un jeune professionnel sénégalais a été primé récemment à Ouaga au Fespaco, avec un poulain d'argent pour son film « Une place dans l'avion » de Khardiatou Sow. Oumar Sall a également gagné la palme suprême à Ouaga, en 2016, avec Félicité, le film du cinéaste sénégalais Alain Gomis. Il est important de noter que tous les droits de ce film reviennent à Oumar Sall de Cinéma qui le présente à Cannes sous pavillon sénégalais'', a écrit M. Coulibaly sur sa page Facebook.

La précision est de taille, parce que le film a été coproduit par Cinekap et les Films du Bal. « En ma qualité de citoyen amoureux du cinéma, je présente à Oumar et à la réalisatrice Mati Diop toutes mes félicitations et une bonne continuation dans l'excellence, pour faire grandir davantage le cinéma sénégalais. Je remercie Oumar Sall pour m'avoir appelé et annoncé personnellement cette bonne nouvelle. Je suis convaincu que notre pays reprendra toute sa place dans le concert des nations africaines distinguées dans le septième art'', conclut-il.

Le directeur de la cinématographie semble être du même avis. « Par cette sélection de la fille de Wasis Diop au prestigieux Festival de Cannes, c'est une nouvelle page de l'histoire du cinéma sénégalais qui vient d'être rouverte, après que son oncle, Feu Djibril Diop Mambety l'eût été en 1992, avec son film «Hyènes»''.

BIGUE BOB

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