A Tunis, une exposition exhume la mémoire des JCC

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Culture

De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kine Sène

Tunis, 22 déc (APS) – Une exposition de 150 photos d’archives et de coupures de journaux est consacrée au 54e anniversaire des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tient depuis vendredi (18-23 décembre), a constaté l’envoyée spéciale de l’APS, mardi, à Tunis.

 
L’exposition se tient dans le hall de la cité de la Culture, où sont exposés 31 panneaux représentant les 31 éditions des JCC, dont la première a eu lieu en 1966. L’édition inaugurale des Journées cinématographiques de Carthage a eu lieu à l’initiative du réalisateur, critique et scénariste tunisien Tahar Chériaa.
 
Les écrans mettent en lumière les lauréats du Tanit d’or (la plus grande distinction des JCC), de 1966 (le Sénégalais Sembène pour le film « La noire de… ») à 2019 (la Belgo-Tunisienne Hinde Boujemaa, récompensée pour le film « Noura rêve »).

On y découvre le lauréat du Tanit d’or des JCC en 1970, l’Egyptien Youssef Chahine (« Le choix ») ou le Malien Souleymane Cissé, lauréat du Grand prix du festival en 1982 pour « Vinyé » (le vent). Ou encore le Palestinien Michel Khleifi, récompensé du Tanit d’or en 1988 pour « Noce en Galilée ».

 
Près du hall de la cité de la Culture, à l’entrée du Centre national du cinéma et de l’image, des clichés racontent les JCC de 1966 à 2019, à travers ses jurys et ses nombreux invités. 
 
Les cinéastes Ousmane Sembène (1923-2007), Sarah Maldorore (1929-2020), Safi Faye, Georges Sadoul, critique et historien du cinéma, Chedli Klibi, défunt ministre tunisien des Affaires culturelles (1925–2020), auquel hommage a été rendu mercredi, les Sénégalais Paulin Soumanou Vieyra, Djibril Diop Mambéty, parmi d’autres professionnels du cinéma s’y trouvent exposés.
 
Le public est également mis en exergue sur les photos, qui rendent compte de l’ambiance du festival de cinéma au cours de ses 54 ans.

Les invités des JCC, venus d’Afrique du Nord ou d’Afrique subsaharienne, d’Europe ou d’Asie, sont également à découvrir par les visiteurs de l’exposition enrichie par le fonds documentaire de la Bibliothèque nationale de la Tunisie et des collections privées.

 
Selon l’universitaire Sayda Bourguiba, responsable du département des archives et de la documentation des JCC, « il s’agit surtout de valoriser notre mémoire ».
 
« Des photos sont dispersées dans les locaux de la Bibliothèque nationale. C’est l’occasion de les sortir, de les dépoussiérer et de les mettre à la disposition du public », a-t-il dit.
 
« Le public doit savoir que tous les grands réalisateurs arabo-africains ont été révélés à Carthage aux JCC », a souligné M. Bourguiba, auteur d’une thèse soutenue en 2013 sur les « finalités culturelles et esthétiques d’un cinéma arabo-africain en devenir ».
 
Elle plaide pour la collaboration de la Bibliothèque nationale, le Centre national du cinéma et de l’image de la Tunisie et les JCC, pour sauvegarder, numériser et scanner les négatifs des films et des autres documents visuels.

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