Le nouveau recueil de poèmes de Papis Diallo présenté à Saint-Louis

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Culture

Saint-Louis, 17 nov (APS) – L’écrivain-poète sénégalais Abdoukhadre Diallo, dit Papis Diallo, vient de faire paraître un nouveau recueil de poèmes intitulé « Cris et Chuchotis’’, dans lequel il évoque un large éventail de sujets, des questions d’identité et de mémoire allant de thématiques telles que la maladie à coronavirus à l’affaire George Floyd, du nom de cet Afro-Américain dont le meurtre par la police a suscité une vague d’indignation à travers le monde.

Publié aux éditions L’Harmattan, ce recueil a été présenté au public mardi à Saint-Louis, à l’occasion d’une cérémonie de dédicace à laquelle prenaient part plusieurs écrivains et hommes de culture.
 
Dans « La reine des couleurs », poème qui ouvre ce recueil, l’auteur célèbre la couleur noire, « Noire de douleur et de haine », « la couleur de l’esclavage, du lynchage et de la ségrégation ». Il parle de la couleur noire, « symbole de droiture et de persévérance, mais aussi reine des couleurs ».
 
Il parle de « l’Ile de Gorée, l’île aux esclaves, qui s’engouffrent dans le triangle, partent par la porte du sans retour. Pour ne plus revenir ». Abdoukhadre Diallo rend aussi hommage aux femmes de Nder, célèbre village de l’ancien royaume du Walo dont l’histoire tragique constitue une partie non négligeable de la mémoire sénégalaise.
 
En novembre 1819, les femmes de Nder, à bout de résistance, s’immolèrent collectivement plutôt que de tomber entre les mains des esclavagistes. Un fait historique dans lequel se retrouvent aujourd’hui encore de nombreux militants de la promotion de l’égalité de genre et de la restauration de la dignité des femmes.
 
« Laissant un village esseulé, vide de ses forces vives, dévitalisé : la horde sauvage attaqua et les amazones du Walo triomphèrent, femmes du refus », écrit l’auteur.
 
Il revient également sur « Le massacre de Thiaroye », faisant l’éloge de ces tirailleurs sénégalais et libérateurs de la France, « massacrés à l’aube du premier décembre 1944 », par ce qu’il appelle « les corbeaux aux desseins criminels, ces colonisateurs blancs ».
 
A cette date, des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de la Seconde Guerre mondiale récemment rapatriés, qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois, furent massacrés dans le camp militaire de Thiaroye, situé dans la périphérie de Dakar.
 
D’autres poèmes sont consacrés au massacre de Soweto, en allusion à la mort d’au moins 23 personnes dont des enfants dans des manifestations de protestations organisées en juin 1076 dans les rues de Soweto (Afrique du Sud) contre l’introduction de l’afrikaans comme langue officielle d’enseignement.
 
La Palestine, les enfants soldats, les réfugiés, sont aussi autant de thématiques abordées par l’auteur pour dénoncer et rappeler des actes de barbarie et crimes à la mémoire de l’humanité. 
 
La récente affaire George Floyd, se rapportant à un cas de violence policière américaine dans laquelle un homme noir a perdu la vie suite à son interpellation par plusieurs policiers à Minneapolis, dans le Minnesota (États-Unis), n’a pas non plus échappé à l’inspiration du poète qui rend hommage à cette victime universelle dans « Silence on tue ».
 
De même ce recueil de 60 pages consacre-t-il des poèmes à la misère, au « Mbass-Corona », en même temps que des sujets de sociétés plus actuelles avec par exemple « La démolition », clin d’œil à tous ces citoyens-victimes qui, après avoir bâti leurs maisons, assistent impuissants à la démolition et à l’anéantissement du fruit de tant de labeur et de sacrifice.
 
Papis Diallo rend enfin hommage au Prophète Mohamed, en ces temps de caricatures, ainsi qu’aux érudits et grands imams au service de l’islam, comme le khalife de Serigne Madior Cissé, l’imam Mouhammedou Abdoulaye Cissé de Saint-Louis.

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