UNIVERSITE D'ETE DU MDEF – Youssou Ndour prône une Afrique de la société civile

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Culture

L'OBS – L'ancien ministre sénégalais de la Culture, Youssou Ndour, était hier l'invité d'honneur du Mouvement du patronat français. Arrivé dans la salle plénière du pavillon à  16H45mn, la star planétaire de la musique sénégalaise, accompagnée d'une forte délégation composée entre autres de Thione Niang, fondateur de Give1project, de Lamine Thiam, Directeur général de Promovil, et de Moussa Camara, président de Agir pour réussir, Youssou Ndour a été invité par Pierre Gattaz, patron du Mdef, à  prendre place sur l'estrade. Interviewé par l'animateur Frédric Ferrer, Youssou Ndour s'est prononcé sur les questions brûlantes de l'actualité. Installé sur l'estrade devant un parterre de plusieurs milliers de personnes, le patron du Groupe Futurs Médias (Gfm) a d'emblée laissé entendre que la méconnaissance, par les Occidentaux, de la grille des réalités du continent africain est à  la base de nombreux couacs dans les relations entre le continent noir et la France. «D'ailleurs, a-t-il précisé, parler des relations franco-africaines est une méconnaissance de la réalité du terrain. L'Afrique, ce n'est pas un pays, c'est un continent avec 54 pays indépendants. Il faut respecter les Etats. Alors si la France ne veut pas passer à  côté de la plaque dans ses relations avec le continent noir, elle doit prendre en considération cette réalité : les Africains n'ont plus besoin d'un tuteur, mais de partenaires.»Cette realpolitik comprise par les Usa et la Chine est à  la base des nouveaux axes du commerce mondial qui est en train de se faire au détriment de la France, malgré son rang de pionnier sur le continent. Alors, si «la vieille France» veut se remettre en jeu, elle doit revoir sa perception du continent africain en envisagent une relation gagnant-gagnant avec les Etats. Pas simplement avec les gouvernements, mais avec les sociétés civiles qui créent des emplois. Et cette relation doit être entreprise par «cette formidable jeunesse du monde» qui est célébrée ce soir. «Parce que, à  en croire Youssou Ndour, cette jeunesse d'aujourd'hui est une jeunesse connectée de Paris à  Brazzaville et elle est sans complexe.»Sur son regard sur la métropole, Youssou Ndour a dit s'inspirer de la devise de la France : la liberté d'entreprendre, l'égalité des chances pour la fraternité, il  a voulu garder en mémoire la diversité extraordinaire symbolisée par Zinedine Zidane et sa bande qui, en 1998, ont fait rêver. «Si nous prenons cette diversité partout, dans les entreprises, la France pourrait encore faire rêver. Mais si on ne revient pas à  la fraternité, on assistera, comme ça se fait aujourd'hui, au départ des jeunes français vers l'étranger.»Ces départs sont surtout dus à  la présence trop pesante de l'Etat dans les affaires et la vie de tous les jours. Des lourdeurs administratives qui découragent les investisseurs. «Il y a trop d'Etat en France. Et  je pense que moins d'Etat en France permettrait aux entrepreneurs de rendre ce pays plus compétitif.» Pour Youssou Ndour, aujourd'hui la France ne fait plus rêver les Africains parce des pays comme la Turquie et les Emirats Arabes Unis ont réussi grâce à  leur souplesse à  la facilité d'entreprendre qu'ils offrent.L'INDEPENDANT NEWS

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