FORETS CLASSEES – TRANSITION AGROECOLOGIQUE : Abdou Karim Sall déroule la feuille de route du gouvernement

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Economie

 

Face aux multiples agressions subies par les ressources naturelles et le secteur primaire, le chef de l’Etat a procédé au classement de neuf nouvelles forêts. Hier, lors d’un point de presse, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a invité les acteurs à  une synergie d’actions pour la réalisation des différents axes du Plan Sénégal émergent vert.

 

Le ministère de l’Environnement et du Développement durable multiplie les initiatives allant dans le sens de la conservation de la biodiversité et des moyens d’existence durable des populations. En effet, l’Etat du Sénégal compte désormais neuf nouvelles forêts classées établies dans les régions de Kolda, Matam, Tambacounda et Sédhiou.  Une première depuis 1968. Ces classements effectués par le chef de l’Etat s’inscrivent dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE) vert et de la réalisation du projet continental de la Grande muraille verte.

»˜’Ces forêts classées contribueront à  inverser la dégradation des terres et à  lutter contre le changement climatique, à  travers l’atténuation de ses effets et la séquestration de carbone. Nous sommes confiants qu’avec ces changements, le patrimoine forestier national sera mieux protégé. L’impact sera extrêmement significatif. Ce sont, au total, 84 726 hectares de forêts qui viendront renforcer le taux de classement et être ainsi soustraites des pressions anthropiques », explique le ministre de l’Environnement et du Développement durable.

En termes de répartition, la région de Kolda compte quatre de ces forêts (18 326 ha) situées à  Saré-Lally (2 334 ha à  cheval entre les départements de Kolda et Vélingara), Médina Salam Dinga (7 073 ha dans le département de Médina Yoro Foulah), Boumoune-Samaye et Saré-Bandé (5 152 et 3 767 ha dans le département Vélingara). Dans la région de Matam, il s’agit de deux forêts dans les localités de Fété Kodioly et Ndiot, dans le département de Kanel, pour 13 000 et 12 000 ha. Deux autres forêts classées sont enregistrées à  Tambacounda, deux forêts à  Dialacoto (département de Tambacounda) et Sanding Counda (département de Bakel) pour respectivement 27 000 et 2 000 ha. Enfin, à  Sédhiou, on compte désormais la forêt classée de Badimbour, dans le département de Bounkiling, d’une superficie de 12 400 ha.

»˜’La transition agro-écologique, une priorité nationale »

Selon Abdou Karim Sall, le président de la République a fait de la transition agro-écologique du Sénégal l’une des priorités nationales, à  travers »˜’l’initiative ambitieuse et volontariste du PSE vert ». L’objectif est de garantir le mieux-être des populations et la sécurité des générations futures. Grâce à  ce programme, le Sénégal compte consacrer plus d’efforts aÌ€ la sauvegarde des écosystèmes, à  travers le reboisement et la lutte contre la déforestation.

Les premières opérations de classement de forêts dans le pays remontent à  1930. Après l’indépendance du Sénégal en 1960, les autorités d’alors ont procédé, en 1968, au classement de cinq nouvelles forêts portant à  168 le nombre de forêts classées. Aujourd’hui, c’est au total 177 forêts qui sont classées, suite à  l’implication des autorités administratives, des élus des collectivités territoriales et des populations. 

De l’avis d’Abdou Karim Sall, tous les acteurs doivent s’engager en priorisant des synergies d’actions : »˜’Je lance un appel solennel à  tous les acteurs et partenaires au développement actifs dans le secteur de l’environnement pour le renforcement des synergies, dans leur accompagnement afin de donner corps à  la vision de Monsieur le Président de la République, pour un Sénégal émergent vert au bénéfice des populations locales. Je puis vous assurer, ici et maintenant, que mon département ne ménagera aucun effort pour la mise en Å“uvre correcte et diligente de ces mesures ainsi que le suivi-évaluation de tous les instruments mis en place par le chef de l’Etat, en vue de promouvoir le développement durable inclusif de notre pays ».

Le premier jalon de ce processus de classement a été le lancement de la mise en Å“uvre d’un parc forestier de 10 ha à  Dakar-Yoff, le 22 février dernier, sur le site de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor.  Le début des travaux d’aménagement est prévu pour fin juillet.

Ainsi, le ministère de l’Environnement et du Développement durable, de même que les acteurs, s’accordent sur le fait que l’économie sénégalaise repose sur un secteur primaire et sur des ressources naturelles qui sont dans une situation relativement précaire. Une situation due à  des agressions résultant de facteurs naturels, d’actions anthropiques liées à  la poussée démographique, à  l’urbanisation, à  la conversion des terres pour des besoins économiques et des effets adverses des changements climatiques. De ce fait, les pressions liées qui s’exercent sur l’environnement et en particulier sur les formations naturelles sont nombreuses et variées. Ces facteurs ont eu pour conséquence, l’intensification des phénomènes d’érosion, l’appauvrissement des terres, la baisse des rendements agricoles, contribuant ainsi à  exacerber la pauvreté en milieu rural et à  engendrer l’exode et la migration des franges sociales les plus actives.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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