Le PROVALE-CV suscite beaucoup d'espoir chez les producteurs des Niayes

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Economie

Thiès, 21 fév (APS) – Le Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (PROVALE-CV), lancé vendredi à Thiès, suscite beaucoup d'espoir chez les producteurs de la zone des Niayes, qui y voient une solution à une bonne partie des problèmes auxquels ils sont confrontés.
Lors d'une récente visite du ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural Moussa Baldé dans les Niayes, les maraîchers avaient exprimé un ensemble de doléances, allant de la maîtrise de l'eau au besoin d'infrastructures de stockage et de conditionnement, en passant par la sécurisation foncière de leur zone de production.
Le PROVALE-CV apparaît comme une réponse à une partie de ces préoccupations, aux yeux des responsables de plusieurs filières horticoles présents à la cérémonie de lancement, qui a eu lieu à la gouvernance de Thiès.
Prévu sur cinq ans, soit jusqu'en fin 2025, le PROVALE-CV, entré en vigueur en début d'année, est centré sur la maîtrise de l'eau de surface et de l'eau souterraine qui sera valorisée et mobilisée à des fins d'irrigation. Il travaillera à l'amélioration des chaînes de valeurs des filières céréalières, dont le riz et celles horticoles ? maraîchage et arboriculture.
Le projet s'intéresse à l'entreprenariat rural, afin de créer quelque 5.000 micro et petites et moyennes entreprises rurales, afin de générer 28.000 emplois décents, au profit de 300.000 bénéficiaires directs, a dit son coordonnateur Younoussa Mballo.
Il interviendra dans huit régions: Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Kolda, Sédhiou, Thiès, Ziguinchor.
A Thiès, il « apportera sa contribution » dans le règlement de la « baisse continue » de la nappe dans la zone des Niayes, tant évoquée lors de la rencontre, a-t-il assuré, tout en précisant que le problème est « beaucoup plus vaste » que cela.
Le PROVALE-CV prévoit d'aménager 750 ha de terres dans la région de Thiès, sur près de 4.000 prévus dans l'ensemble de ses zones d'intervention. La réalisation de 50 petits périmètres maraîchers pour les jeunes et les femmes figure aussi par les actions retenues, selon Arona Doumbia qui présentait le projet.
Quatre-vingt forages polycoles, 50 poulaillers semi-améliorés, 60 bergeries semi-améliorées, tout comme trois fermes aquacoles sont aussi programmés. Dix plateformes multifonctionnelles sur les 80 prévues seront installées à Thiès et 100 petits ruminants seront remis à des femmes de la région.
Le Projet envisage aussi de réaliser 6 magasins de conservation de produits maraîchers et 8 magasins d'une capacité de stockage de 50 à 100 tonnes.
Pour Cheikh Thioune, président du comité local d'une coopérative de producteurs de mangues à Méounane, l'eau est le problème de cette filière. Il évoque une mortalité des manguiers et une baisse de la production, liée à une diminution de la nappe.
Une bonne disponibilité de l'eau permettrait à cette filière « souvent oubliée » de développer son potentiel de création d'emplois et de fixer les jeunes candidats éventuels à l'émigration.
Mamadou Guèye, coordonnateur de l'interprofession pomme de terre, a vivement salué la réalisation en vue de six magasins de conditionnement, tout en plaidant pour que leur nombre soit revu à la hausse.
Ce qui, selon lui, soutiendrait l'envol de la « dernière-née » des filières horticoles de la zone des Niayes.
Cheikh Awa Boye, président de la filière carotte, s'est inscrit dans le même élan d'enthousiasme, tout en préconisant l'utilisation du système goutte-à-goutte pour rationaliser l'eau.
Le projet est financé àhauteur de 80,016 milliards de francs CFA, dont 50% de la BAD, 15% de l'OFID (une structure de l'OPEP), 17, 55% d'AGTF, une institution chinoise, 11% de l'Etat et 3% du FIDA.
La région de Thiès se retrouve avec un peu plus de 8 milliards de FCFA sur cette enveloppe.

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