Moussa Baldé promet du matériel agricole aux productrices de la filière fonio

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Economie

Thiès, 16 nov (APS) – Les femmes productrices de fonio devraient recevoir « très rapidement » du matériel agricole, au même titre que celles actives dans d’autres filières, afin d’améliorer leur statut à tous les maillons de la chaîne de valeur, a annoncé le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.

Moussa Baldé présidait dimanche à Thiès la 11-ème édition de la Journée du fonio, organisée au Centre d’études régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sècheresse (CERAAS), un service de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).
 
La Journée du fonio de cette année portait sur le thème « La femme, leader de la filière fonio, un enjeu pour la sécurité alimentaire ».
 
« Nous sommes en train de mettre en œuvre des conventions avec la Délégation à l’entreprenariat rapide (DER) qui est faite pour les jeunes et les femmes. Nous espérons que très rapidement nous allons pouvoir mettre à la disposition des femmes productrices du Sénégal du matériel sur toutes les chaînes de valeur, que ce soit le mil, le fonio et toutes les autres spéculations », a indiqué le ministre de l’Agriculture.
 
Dans un contexte caractérisé par un « abandon généralisé » de la promotion et de la valorisation du fonio, toutes les investigations scientifiques sur les impacts sociaux, culturels et économiques de la filière fonio sont unanimes à admettre que les activités sur la céréale sont maintenues et préservées grâce aux femmes, a-t-il justifié.
 
Moussa Baldé a loué les efforts des femmes leaders qui « tiennent le haut du pavé dans la mise en œuvre des activités sur la filière fonio », avant d’inviter les décideurs à identifier les leviers pouvant aider à l’amélioration des conditions de travail de la femme et de son statut par le renforcement de ses capacités.
 
Moussa Baldé juge que la prise en charge du statut de la femme, « actrice essentielle » du développement économique du Sénégal, est d’autant plus nécessaire dans ce contexte difficile marqué par les effets de la pandémie du covid-19.
 
Pour lui, il est évident que « l’atteinte en 2023 de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle du pays doit s’adosser à une meilleure valorisation du statut de la femme sur tous les maillons de la chaîne de valeur de notre culture de diversification ». 
 
Le fonio est « une mine d’or renouvelable et inépuisable », dont il est « impératif » d’étendre la culture, pour en augmenter les rendements, a noté Mame Codou Cissé, chercheur à l’ISRA.
 
Elle a cité des statistiques de la FAO faisant état d’une production de 2.842 tonnes de fonio pour une superficie emblavée de 3.692 hectares, en 2018, sur le continent africain. La même année, 574.000 tonnes de mil ont été produites, pour une superficie de 878.000 hectares.
 
Vu ce gap énorme, il est nécessaire de « booster la production de fonio, pour combler ce gap, en améliorant l’information et la sensibilisation des producteurs, en renforçant la mécanisation à l’étape culturale et au niveau des opérations post-récoltes, du fait de la pénibilité des travaux », a-t-elle préconisé.
 
Il faut également, selon Mme Cissé, garantir un meilleur accès aux semences, en accélérant les processus d’homologation. 
 
Elle recommande aussi la mise en œuvre d’un programme d’amélioration variétale, pour gérer de façon plus durable les questions de productivité, de tolérance et de résistance. Autant d’exigences qui doivent être adossées à un financement suffisant.
 
La rencontre a été l’occasion de revenir sur les vertus du fonio, une céréale sans gluten. Le fonio est 10 fois moins riche en sucre rapide et 7 fois plus riche en fibre que le riz. Il a une grande richesse nutritionnelle, car contenant tous les acides aminés essentiels. 
 
Le fonio est une céréale d’origine africaine, cultivée dans 16 pays d’Afrique, sur la bande qui s’étend du Cap-Vert au Tchad.

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