Ouverture de la session budgétaire à l’Assemblée Nationale: Abdoulaye Daouda Diallo se fixe de nouveaux repères

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Economie

Le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo a présidé le Jeudi 26 novembre 2020 l’ouverture de la présente session budgétaire. Dans son propos liminaire, il a campé les enjeux du vote de ce budget et a dégagé des perspectives. Retour sur cette communication.

Ouverture de la session budgétaire à l’Assemblée Nationale: Abdoulaye Daouda Diallo se fixe de nouveaux repères
« Permettez-moi tout d’abord de dire que, malgré toute l’expérience ministérielle dont je peux modestement me prévaloir, ce n’est jamais sans émotion que je me retrouve dans ce lieu chargé d’Histoire. L’Assemblée Nationale est le dépositaire de l’expression de la volonté générale, celle de ce Peuple auquel nous appartenons tous, quelles que soient nos obédiences politiques », a déclaré d’emblée Abdoulaye Daouda Diallo , le ministre des Finances et du Budget. Et ce dernier de poursuivre :

« c’est pourquoi j’apprécie tout particulièrement l’exercice auquel nous sommes en train de nous livrer, puisqu’il constitue un moment important de respiration démocratique. Je remercie toutes les personnes qui se sont exprimées, de même que toutes celles qui n’ont pas pu le faire en raison des contraintes liées à la nécessaire gestion du temps ».

Selon lui : « J’ai entendu des propos très aimables à mon endroit. J’en suis très touché. Votre confiance m’honore et m’oblige. Elle me rassure aussi car elle représente la meilleure preuve qu’au Sénégal, les rapports entre les pouvoirs Exécutif et Législatif sont des rapports sains, constructifs et animés par une commune volonté de servir l’intérêt général ».

Des interrogations agitées

« Je tâcherai d’y répondre, tout en vous disant qu’au-delà des réponses forcément succinctes que je donnerai ici, mon ministère reste à la disposition de tout député qui le voudrait pour, au-delà de cette session, fournir les compléments d’informations souhaités », fait remarquer l’argentier du Sénégal qui embraie en ces termes : « J’ai également entendu des observations et des propositions. J’en ai pris bonne note et je voudrais rassurer leurs auteurs qu’il en sera fait la meilleure exploitation possible.
Enfin, j’ai entendu quelques critiques. Je les respecte et je les ai scrupuleusement notées. Nous nous efforcerons de répondre aux préoccupations de leurs auteurs ».

Le débat budgétaire est d’abord une affaire de chiffres

« Avec votre autorisation, je voudrais rappeler quelques chiffres. Que ceux qui pourraient trouver l’exercice un brin ennuyeux me pardonnent, mais le débat budgétaire est d’abord une affaire de chiffres, puisqu’ils sont la représentation la plus objective de la réalité »., fait remarquer Abdoulaye Daouda Diallo qui note : «  au terme de la gestion 2019, notre pays affichait une bonne santé économique et financière caractérisée par un taux de croissance de 5,3% ainsi que par le respect de tous les indicateurs quantitatifs de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE), point d’appui de notre programme économique et financier ».

Cible de déficit budgétaire située à 3% du PIB

Pour le ministre des Finances : « c’est ainsi que  la cible de déficit budgétaire s’est située à 3% du PIB, hors opération SENELEC de 125 milliards FCFA .  Le plancher des recettes fiscales, d’un montant de 2 328 milliards FCFA, a été largement dépassé en atteignant 2 410 milliards FCFA. Le plafond des instances de paiement arrêté à 40 milliards FCFA a été maintenu à 36 milliards FCFA. Celui  des dépenses sociales établi à 35% du budget hors dette et hors charges non réparties, s’est situé à 43% ». Et Abdoulaye Daouda Diallo de renseigner : «  l’encours de la dette publique s’est établi à 8 848 milliards FCFA, largement inférieur au plafond de dette d’un montant de 9 114 milliards FCFA. Aucun arriéré de paiements extérieurs n’a été enregistré.

Le Fmi  satisfait de l’exécution du Budget«C’est au regard de ces résultats satisfaisants que le FMI avait jugé concluante la première revue de l’ICPE»,soutient Abdoulaye Daouda Diallo.   

De l’avis du ministre des Finances : « c’est dire que l’année 2020 avait démarré sous de beaux auspices, en bénéficiant d’un surplus de financement de 92,5 milliards FCFA reporté de la gestion 2019, avec une prévision de croissance de 6,8% et une cible de déficit budgétaire de 3% . Mais les sages ont raison de dire : « l’homme propose, Dieu dispose » Car rien ne pouvait permettre de prévoir ce choc, cette catastrophe, qui allait dévaster le monde entier et ruiner les prévisions les mieux conçues ; je veux parler de la pandémie de la COVID-19 ». Et renchérit-il : « face à l’épreuve, sous le leadership de de Monsieur le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, le Sénégal a réagi et bien réagi. Le Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES) a donc été initié pour soutenir les populations et les entreprises, et en conséquence, le budget initial fut réorganisé pour permettre le financement des 1 000 milliards FCFA du fonds FORCE COVID-19 ».
« C’est dans ce contexte qu’une loi de finances rectificative a été promulguée sous la forme d’une ordonnance prise par le Chef de l’Etat, puisqu’il fallait aller vite et frapper fort, le virus n’attendant pas », souligne ADD   Il en a découlé une réévaluation de nos ressources et charges, de même qu’une révision du niveau de déficit budgétaire de 3 à 6,1% ».

Franc succès du Programme de Résilience Economique et Social

« La mise en œuvre du PRES a connu un franc succès grâce à la mobilisation satisfaisante des ressources internes (recettes fiscales et contribution volontaire des Sénégalais pour environ 20 milliards FCFA) mais aussi externes (appui financier exceptionnel de nos Partenaires techniques et financiers), sans oublier la célérité apportée dans les procédures de contractualisation et de paiement ».  Telle est la conviction du ministre des Finances qui enchaîne : «   à la date du 25 novembre 2020, les dépenses décaissables du PRES, d’un montant de 628,4 milliards FCFA, ont été totalement couvertes par les ressources mobilisées d’un montant de 774,214 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 123,2%, tandis que le package de mesures fiscales et douanières évalué à 371,6 milliards FCFA a connu un niveau de réalisation très satisfaisant ».

« Ainsi, en dépit de la crise sanitaire et économique, cette année qui s’achève, a connu une activité intense, à telle enseigne que les objectifs de recouvrement des recettes budgétaires sont à ce jour atteints voire dépassés ; les dépenses publiques sont payées à un rythme satisfaisant. Il s’y ajoute que les principaux indicateurs quantitatifs de gestion sont atteints : cible de déficit budgétaire, plancher des recettes fiscales, plafond des instances de paiement, plancher des dépenses sociales, encours de la dette publique ; les relations avec les partenaires techniques et financiers sont au beau fixe, comme l’atteste le résultat concluant de la deuxième revue de l’ICPE », révèle Abdoulaye Daouda Diallo. A l’en croire : « les entreprises bénéficient d’un soutien optimal de la part de l’Etat, ce qui nous a permis, passez-moi l’expression, de « limiter les dégâts » infligés par la Covid-19 à notre économie »
« Les résultats satisfaisants obtenus ont conduit notre pays à renouer rapidement avec la trajectoire initiale du Plan Sénégal Émergent (PSE), mais ajusté et accéléré, je veux parler du PAP2A élaboré sous l’égide du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération ; mon Collègue Amadou HOTT y reviendra », s’enorgueillit Monsieur Diallo.

En 2020 , le choc a  été si violent : Nous avons subi , résisté et relancé

« En 2020, le choc a été violent. Comme tout le monde, nous avons subi. Mieux que la plupart des autres, nous avons résisté.  A présent, nous voulons relancer la machine économique. 2021 doit être dès lors l’année du redressement, de la relance, de la poursuite de la transformation de notre modèle économique ; afin d’aboutir à plus de création de richesses et d’emplois ; afin d’éradiquer la pauvreté », soutient le ministre qui selon lui : « car permettez-moi de vous le dire : sur ce plan, le Président de la République Macky SALL n’a rien abandonné de ses ambitions et, en vue de cette bataille, le Ministère des Finances et Budget, de même que l’ensemble des départements ministériels, se tiennent prêts et mobilisés.

On dit parfois que les crises sont des accélérateurs de progrès ».

Sa conviction est que : « nous voulons considérer la Covid-19 non pas simplement comme un malheur qui s’est abattu sur nos têtes mais comme l’occasion d’évaluer nos forces et nos faiblesses, de recentrer nos priorités et de prendre un nouveau départ.En 2021, la croissance devrait s’afficher à 5,2% et letaux d’inflation contenu à 1,7%. Le projet de loi de finances est arrêté à 4 589,15 milliards FCFA contre 4 215,2 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 373,95 milliards FCFA en valeur absolue et de 8,9% en valeur relative. Sur le plan de la maîtrise des finances publiques, nous allons commencer à amorcer la baisse du déficit budgétaire, lequel est attendu à 5% contre 6,1% de la LFR 2020 ».

« Les recettes budgétaires d’un montant de 3 090 milliards FCFA sont composées de recettes fiscales  évaluées à 2 564,5 milliards FCFA (en hausse de 9% par rapport à la LFR 2020). Les recettes non fiscales sont de 133,5 milliards FCFA (en hausse de 8,4% par rapport à la LFR 2020) ». Et note-t-il : « celles exceptionnelles (provenant de la cession de terres par la Caisse de dépôt et Consignations) se chiffrent à 60 milliards FCFA (en hausse de 88,7% par rapport à la LFR 2020). Les tirages sur dons projets  pèsent 268 milliards FCFA  (en hausse de de 11,6% par rapport à la LFR 2020). A cela viennent se greffer les dons budgétaires  de l’ordre de64 milliards FCFA (en baisse de 73,3% par rapport à la LFR 2020, en raison du soutien exceptionnel de nos Partenaires Techniques et Financiers dans la mise en œuvre du Programme de Résilience Economique et Sociale en 2020) ».

S’expliquant,  il  relève : « cette progression des recettes budgétaires, comparativement à la LFR 2020, résulte de la concentration des efforts des administration fiscale et douanière sur leur modernisation interne, la lutte contre les fraudes fiscale et douanière, l’encouragement du civisme fiscal, le renforcement de la formation des effectifs et l’instauration d’une nouvelle culture de dialogue avec les contribuables ».

Pour Abdoulaye Daouda Diallo : « les dépenses du projet de loi de finances 2021, d’un montant de 3 833,9 milliards FCFA, sont constituées  des charges financières de la dette publique (intérêts et commissions) : 327 milliards FCFA contre 364,8 milliards FCFA dans la LFI 2020, soit une baisse de 37,8 milliards FCFA en valeur absolue et de 10,4% en valeur relative ». A son avis : «  cette baisse traduit le réajustement de la stratégie d’endettement, avec l’accent sur les prêts concessionnels et le recours aux prêts non concessionnels uniquement pour financer les projets présentant un taux de rentabilité élevé. Elles sont aussi constituées par les dépenses de personnel : 904,9 milliards de FCFA, contre 817,7 milliards de FCFA dans la LFI 2020, soit une progression de 10,7%. Les dépenses d’acquisitions de biens et services et de transferts courants: 1007 milliards de FCFA, contre 947,4 milliards de FCFA dans la LFI 2020, soit une hausse de 6,3% ». Il poursuit : «  les dépenses en capital sur ressources internes se chiffrent à  751 milliards de FCFA, contre 681,5 milliards de FCFA dans la LFI 2020, soit une hausse de 10,2%. Les dépenses en capital sur ressources externes sont de 844 milliards de FCFA, contre 761,6 milliards dans la LFI 2020, soit une progression de 82,4 milliards de FCFA et 10,8% en valeur relative ».
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Source : https://www.lejecos.com/Ouverture-de-la-session-bu…

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