Sous les coups de boutoir du Covid, l’économie a cédé en 2020

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Economie

Dakar, 31 déc (APS) – L’économie sénégalaise dans une dynamique soutenue depuis six ans a été fortement secouée en 2020 par la crise sanitaire née de la propagation du nouveau coronavirus, entrainant une réduction des perspectives de croissance économique finalement attendue à un peu plus de 1% contre une projection initiale de 6, 8 %.
 
L’apparition du premier cas de Covid-19 dans le pays, le 2 mars, et la propagation du virus qui s’en est suivie n’avaient laissé aucun doute sur la nécessité de la prise de mesures d’endiguement.
 
Cela s’est plus tard matérialisé avec la proclamation de l’état d’urgence, l’instauration d’un couvre-feu et la limitation drastique des transports et autres déplacements.
 
Une situation qui s’est très vite répercutée sur l’économie du pays caractérisée encore par la prégnance du secteur informel. Le ralentissement de l’économie avec pour corollaire les difficultés budgétaires présageait fatalement de résultats économiques largement en deçà des attentes.
 
D’autant que les restrictions avaient également été en partie à l’origine d’importantes pertes d’emplois, de compétitivité et de basculement de ménages vulnérables vers davantage de pauvreté.
 
‘’Notre taux de croissance devrait baisser drastiquement, mais nous n’attendons pas une récession. En tenant compte des chiffres du premier trimestre et sur la base d’une reprise graduelle de l’activité, nous anticipons un taux de croissance du PIB de 1,1 % en 2020, contre 5,3 % l’an dernier’’, disait déjà en juin le ministre de l’Economie, Amadou Hott.
 
Les mesures d’endiguement de la pandémie de Covid-19 ont fortement affecté certains secteurs, à commencer par le tourisme (8% du PIB), à l’arrêt depuis la fermeture de liaisons aériennes, l’hôtellerie/restauration et les transports, sous le coup de l’état d’urgence décrété le 23 mars, d’après les données de la Direction de la prévision et des études économiques.
 
Les baisses d’activités subies ont conduit le secteur formel à recourir progressivement aux congés et au chômage technique.
 
Les prévisions macroéconomiques sont ainsi drastiquement revues à la baisse pour l’année 2020. La mission du FMI en septembre a revu la prévision de croissance du PIB à -0,7% en 2020 (contre 6,8% prévus en janvier, 3% fin avril) mais avec un rebond à 5,2% en 2021 et 7,2% en 2022.
 
Le déficit budgétaire pour 2020 a été revu de 3% à 6,2% du PIB par le FMI, sous l’effet conjugué de la baisse des recettes et de la hausse de certaines dépenses budgétaires pour faire face à la pandémie.
 
La réponse économique du gouvernement a été de lancer un Plan de résilience économique et sociale (PRES) destiné entre autres à répondre à l’urgence et sociale avec des projections de budget de l’ordre de 1000 milliards de francs Cfa, le Fonds Force Covid-19.
 
Ce fonds a été alimenté en prêts de 442 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI), de 10 millions de dollars de la Banque mondiale, de 88 millions d’Euros de la Banque africaine de développement (BAD), d’un don de 150 millions d’Euros de l’Union européenne et d’un appui de 162 millions de dollars de la Banque islamique de développement.
 
La mise en œuvre de ce plan avait débouché sur des mesures en faveur des entreprises dont l’apurement de 302 milliards de francs Cfa de dettes de l’Etat envers ses fournisseurs.
 
En contrepartie de ces aides et par dérogation au Code du travail, les licenciements étaient interdits et certains allègements fiscaux et sociaux subordonnés au maintien de 70 % des salaires des employés en chômage technique.
 
A ce jour, le gouvernement du Sénégal a mobilisé un montant de 774,172 milliards de francs CFA dans le cadre du Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES), rapporte un document parlementaire citant le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
 
Le ministre des Finances et du Budget a notamment rappelé dans ce document rendu public dernièrement qu’un reliquat de 19 milliards de francs CFA était encore attendu de la Banque Islamique de Développement (BID). 
 
Diallo a précisé que sur ces 774,172 milliards de francs CFA reçus, 669,234 milliards de francs CFA ont été dépensés.
 
Les contrecoups de cette crise sanitaires, notamment la pression supplémentaire sur le plan budgétaire ont par la suite déterminé la révision des projets prioritaires du Plan Sénégal émergent (PSE).
 
Les projets du Plan d’Actions Prioritaires (PAP 2A) prennent alors le relais à travers des investissements attendus de plusieurs milliers de milliards de francs Cfa.
 
Lors du Conseil présidentiel de validation de ce plan, le chef de l’Etat avait indiqué que les projets du PAP2A seraient orientés vers le développement endogène, porté par la quête des souverainetés alimentaires, sanitaire et pharmaceutique, avec un secteur privé national plus dynamique.
 
AKS/OID/ASB

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