Grand-médine : Des Populations Partagées Entre Craintes Et Détermination

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Société

Les populations de Grand-Médine vivent la peur au ventre, depuis l'annonce de la démolition de 160 maisons pour les besoins de la construction d'une voie de ‘'Bus rapide''. Elles comptent s'opposer à la mise en œuvre de ce projet  du Cetud qui risque d'affecter cette zone où, selon le journal Enquête, pauvreté et promiscuité frappe de prime abord.

Dans cette localité considérée comme l'un des plus grands bidonvilles de la capitale sénégalaise, des cabanes et des immeubles modernes se côtoient. Créant un contraste saisissant entre une certaine opulence et une pauvreté extrême. En empruntant les ruelles très étroites et très sablonneuses du quartier, un autre constat happe le visiteur : la forte concentration humaine. Les habitants de cette localité nichée entre les Parcelles Assainies, le Stade Léopold Sédar Senghor, la Patte d'Oie et la commune de Grand-Yoff, vivent de manière permanente sous la hantise d'un déguerpissement.

« On n'a jamais vu au monde où on détruit des maisons pour y construire une gare routière ». Et comme s'ils se sont donnés le mot, cette phrase revenait sans cesse dans les discours des habitants de Grand-Médine. Comme d'une seule voix, ils rejettent tous le projet de construction d'une route, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Bus rapide sur voies réservées (Brt) récemment annoncé.

Comment peut-on demander à quelqu'un qui habite un lieu depuis plus de 30 ans de quitter ?,, s'est interrogé Abou Ndiaye, le délégué de quartier de Grand-Médine 1. Assis sur une natte au milieu de sa chambre, il affirme que les promoteurs dudit projet n'ont pas demandé aux populations leurs avis.

Lors de la seule réunion entre les autorités et les délégués de quartier, à laquelle, il n'a pas pris part, «ils ont exposé un plan de construction d'une gare urbaine qui doit toucher beaucoup de maison», a expliqué le vieux Ndiaye. Selon lui, il y a eu des altercations très violentes entre les promoteurs du projet et les délégués de quartier. La preuve, selon lui, est que personne n'est d'accord sur un quelconque déplacement.

«J'ai fait 48 ans ici, mais le quartier est toujours le même. On est des oubliés de l'Etat», regrette Abou Ndiaye. Entre la peur d'être déplacés à tout moment et les conditions de vie très difficiles, les habitants de Grand-Médine souffrent de plusieurs maux.

De taille moyenne, de forte corpulence, Mouhamed Lamine Badiane estime que Grand-Médine mérite autre chose que d'être rayé de la carte. L'assainissement et le lotissement du quartier doivent, à l'en croire, être la priorité des autorités.

 

Auteur: Seneweb News – Seneweb.com

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