Jean Marie Biagui :  » De La Pr

Par , publié le .

Société

« Pendant longtemps, d'aucuns avaient conçu, développé et entretenu une rumeur sulfureuse, selon laquelle l'Etat sénégalais aurait lancé un mandat d'arrêt contre Salif Sadio, l'un des principaux chefs de guerre de ATIKA, l'aile combattante du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).  En réalité, un tel mandat d'arrêt n'a jamais existé, aucun des trois régimes successifs des présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall n'ayant cru devoir utiliser cette arme juridique contre Salif Sadio.Tout au plus, en 2001, Salif Sadio avait-il été jeté en pâture par la direction du MFDC, en particulier par l'Abbé Augustin Diamacoune Senghor, alors secrétaire général du MFDC, qui l'avait notamment traité, publiquement, de bandit de grand chemin. Cette brèche, si opportunément ouverte par le secrétaire général du mouvement, fit alors l'affaire de l'Etat, tandis que le président Abdoulaye Wade, véritable briscard en politique, et nouvellement élu, s'y engouffra puis, sans sourciller, ni politiquement ni intellectuellement ni même moralement, réclama la tête de Salif Sadio contre la bagatelle de cent quarante millions de francs, selon certaines sources. Aussi, un mandant d'arrêt, qui n'a jamais existé formellement, ne saurait-il, pour cette seule raison, être levé.Alors, quel intérêt les responsables de la Communauté Sant'Egidio peuvent-ils trouver dans un communiqué alambiqué où, curieusement, ils se signalent comme les médiateurs (entre l'Etat et Salif Sadio) qui auraient obtenu, des autorités sénégalaises, la levée d'un mandat d'arrêt qui n'existe point ? A la vérité, nul le ne sait, hormis peut-être les intéressés.En tout état de cause, nous voudrions rappeler, à l'intention de tous et de chacun, et plus particulièrement des responsables de Sant'Egidio, que le « problème casamançais », (avec, notamment, ce qu'il comporte en termes de drames humains), est trop sérieux pour faire l'objet de jacqueries prétendument désintéressées, alors qu'elles n'auraient de visée que de fournir quelque prétexte, à cette ONG (organisation non-gouvernementale) basée à Rome, en Italie, de prétendre, encore et toujours, fût-ce de manière tristement imméritée, au prestigieux Prix Nobel de la Paix. Alors ! de mandant d'arrêt ? Parlons-en, car il en existe un, et de manière formelle, en l'occurrence le mandat d'arrêt lancé contre Mamadou Nkrumah Sané, alors secrétaire général adjoint du MFDC et représentant en Europe et dépendances dudit mouvement. Un mandat d'arrêt d'autant plus formel que celui-ci, jusqu'à une période récente, avait souvent fait l'objet, en l'occurrence, d'interpellations non-productives de la part des autorités françaises, à la demande de leurs homologues sénégalaises. Au demeurant, les responsables de Sant'Egidio seraient certainement bien avisés – pour autant qu'ils veuillent vraiment s'y essayer, de manière plutôt désintéressée, et si tant est que cela participe véritablement des préoccupations que d'aucuns leur prêtent quant à la recherche objective de solutions, tout aussi objectives, au « problème casamançais » – d'obtenir, de qui de droit, la levée du mandat d'arrêt, bien formel celui-là, qui se dresse littéralement, telle une épée de Damoclès, sur la tête de Mamadou Nkrumah Sané. Alors, et seulement alors, ils pourraient s'en glorifier ». Jean-Marie François BIAGUI Président du Mouvement pour le Fédéralisme Et la Démocratie Constitutionnels (MFDC)

O commentaire

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas publié. Champ obligatoire (*)