M

Par , publié le .

Société

Les difficultés de son usine ont poussé le patron de la plus grande industrie du Sénégal à rencontrer le chef de l'Etat, afin de lui expliquer les conséquences qui pourraient découler de la situation actuelle.

Le journal Le Quotidien indiquait, dans son édition n°3266 du lundi 16 décembre dernier, les difficultés que traversait la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) qui, du fait de la présence massive de sucre importé sur le marché local, ne parvient pas à écouler sa production de cette saison. Les responsables de la compagnie étaient si inquiets de cette situation qu'ils n'hésitaient pas à imaginer la fermeture pure et simple de leur usine de Richard Toll.

Pour montrer à quel point la situation est sérieuse, le président de la République s'est entendu tenir un langage quasiment pareil. En effet, Le Quotidien a appris que Macky Sall a reçu il y a deux ou trois jours, le patron de la Css, Jean-Claude Mimran. Bien entendu, c'est la situation de la compagnie qui était au centre des conversations. Selon les personnes informées de ces échanges, le milliardaire français n'avait pas la figure des bons jours en entrant chez Macky Sall, et cela s'est reflété dans ses propos.

Tout en déplorant les failles de la régulation du commerce du sucre dans ce pays, Mimran a fait comprendre au chef de l'Etat que si la société n'était pas protégée de la concurrence sauvage des importateurs, elle allait devoir mettre la clé sous le paillasson. Et l'homme d'affaires a tenu à ce que le Président sénégalais prenne conscience des implications d'une éventuelle décision de ce genre.

Mimran a rappelé que lorsque la Sucrière s'établissait à Richard Toll, la localité comptait à peine 700 habitants. Or, aujourd'hui, on a une cité florissante de 150 000 habitants. Néanmoins, la vie économique de la cité tourne essentiellement autour de la production du sucre de la Css. C'est dire que si celle-ci venait à s'arrêter, il n'est pas sûr qu'il en reste beaucoup derrière. Jean-Claude Mimran a fait comprendre au chef de l'Etat que si le Sénégal ne voulait plus de son investissement, d'autres pays africains lui déroulaient déjà la tapis rouge, et d'autres encore seraient contents de l'accueillir. Et le Sénégal pourrait se débrouiller avec ses commerçants et importateurs.

En réponse à ces paroles très incitatives, Macky Sall a demandé à ses collaborateurs de faire en sorte que le marasme de la Css prenne très rapidement fin.

Et comme en écho, le Directeur du commerce intérieur (Dci), M. Ousmane Mbaye, déclarait le mardi dernier à Le Quotidien que «depuis un mois, il y a un dispositif important destiné à restreindre les importations et les réguler». En clair, depuis cette période, le ministère du Commerce n'aurait plus délivré des Droits d'importation des produits alimentaires (Dipa). Le sucre actuellement disponible sur la marché, est arrivé sur la marché en novembre, au moment même où la production de la Css arrivait également, ce qui est à la base de la situation actuelle.

M. Mbaye indique que, du fait que la Css ne parvient pas encore à couvrir totalement les besoins du pays, il sera difficile d'interdire les importations de sucre. Le tout est de faire en sorte que les quotas attribués soient parfaitement respectés, afin que l'usine de Richard Toll ne soit pas asphyxiée. Et c'est là, constate Ousmane Mbaye, que l'équilibre est difficile à trouver.

O commentaire

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas publié. Champ obligatoire (*)