MALGRE SA SITUATION FAMILIALE DIFFICILE : Ch

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Société

MAMPALAGO – C'est un enfant âgé de 11 ans, élève en CE2, taille moyenne, teint noir, les cheveux crépus, un accoutrement qui renseigne sur sa condition sociale, mais qui a pourtant la joie de vivre, dans cette verte Casamance, dans le village de Mampalago, que ses camarades de classe qualifient de surdoué. Chérif Badji est un élève qui, selon son maître Oumar Diaban, est très sérieux, assidu, sage, attentif aux cours et aussi très curieux. Il ne laisse, en effet, aucun détail qui puisse perturber son esprit, du fait qu'il ne rentre jamais avec une incertitude ou un quelconque doute. Il est toujours parmi les bons élèves de sa classe avec de bonnes moyennes de 8,62 sur 10 et premier de sa classe. Selon son maître, il est l'un des rares élèves qui apprennent leurs cours au jour le jour. Et, pourtant il n'est pas dans des conditions sociales favorables. Issu d'une grande famille aux maigres revenus, Chérif et ses parents sont pris en charge par leur mère qui se décarcasse nuit et jour pour les nourrir. Pour autant, ça n'a pas affecté le petit Chérif qui est très ambitieux et qui se dessine déjà un avenir meilleur, au bonheur de ses parents. «Je veux réussir dans mes études, participer au développement de mon village, aussi aider mes parents, mes frères et sœurs pour prendre la relève», déclare le gamin. Le village n'ayant d'électricité et parfois les moyens d'acheter une bougie ou mettre une lampe tempête faisant défaut, il se débrouille toujours pour revoir ses cours, les maîtriser, avant de venir en classe. «Je m'organise pour apprendre mes cours, faire mes exercices avant le lendemain. Car, faute d'électricité, je ne peux pas apprendre la nuit. Du coup, dès que je descends ou bien avant de quitter la classe, j'apprends par coeur ma leçon», dit-il. Pour son maître, c'est un élève qui sait ce qu'il veut. Au moment où ses camarades pensent à jouer, lui se débrouille toujours dans son petit coin pour jeter un coup d'œil sur la leçon du jour. «C'est un enfant orgueilleux. Du coup, il n'aime pas être grondé, c'est pourquoi il est attentif», explique M. Diaban. Comme tout enfant de son âge, Chérif aime jouer au ballon, faire des jeux de son âge. Mais aussi, il aime côtoyer les adultes, d'après son maître, pour discuter et pour augmenter sa culture, il écoute les informations à la radio. C'est un enfant qui se lève tôt pour faire ses prières à la mosquée, pour lire le Coran, avant de revenir à la maison faire des travaux domestiques, et finir de prendre ses bagages et marcher plus de 2 km pour rallier son école, sans même son petit déjeuner. Mais n'empêche, il reste un bon élève, rapporte son maître.

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