Un parlementaire britannique s'intéresse aux vols d'objets virtuels

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Au Royaume-Uni, un parlementaire souhaite se pencher sur la législation concernant les vols de biens dématérialisés, comme les objets virtuels achetés dans des jeux. Selon lui, les personnes dérobant de type de biens devraient être aussi sévèrement punis que ceux le faisant dans le monde physique.

Au Royaume-Uni, un parlementaire souhaite se pencher sur la législation concernant les vols de biens dématérialisés, comme les objets virtuels achetés dans des jeux. Selon lui, les personnes dérobant de type de biens devraient être aussi sévèrement punis que ceux le faisant dans le monde physique.Alors que certaines personnes sont capables de dépenser des sommes vertigineuses dans des jeux free-to-play comme League of Legends ou World of Tanks pour s'offrir des éléments cosmétiques, il peut être tentant pour des personnes mal intentionnées de vouloir se les approprier de manière frauduleuse. Seul problème, comme en France, au Royaume-Uni la loi ne prévoit pas de cas spécifique concernant le vol d'éléments virtuels. Un membre du parlement britannique, Mike Weatherley, s'est ému de cette situation et a proposé une loi dont l'objet est d'aligner les sanctions prévues par la loi pour les vols de biens dématérialisés, sur celles actuellement en vigueur pour les vols plus classiques. « Si vous dépensez 500 livres pour former vos forces armées et que quelqu'un vous les prend, je suppose que vous vous sentiriez plutôt mal et voudriez revoir la couleur de votre argent », explique le parlementaire selon des propos rapportés par The Guardian. « La perception des gens est telle que le fait de voler un bien dématérialisé est moins grave qu'un vol physique » blâme-t-il.Si l'idée du parlementaire peut paraître saugrenue, il faut garder à l'esprit que les piratages de comptes sur les MMORPG par exemple sont légion. Il n'y a en général pas besoin de chercher très loin pour trouver un proche ayant vu son compte World of Warcraft tomber entre les mains de pirates. Certes, il est en général possible de retrouver son bien à la suite d'une longue procédure, mais cela ne se fait pas toujours sans pertes. Dans les jeux disposant d'une boutique pour acheter des consommables moyennant menue monnaie, il n'est parfois pas possible de se faire rembourser des sommes perdues. Mais sans parler d'indemnisations, il semble logique qu'un vol concernant des objets physiques ou virtuels soit puni par la loi de la même façon, à préjudice identique.  D'autres exemples de vols pourraient également être punis. Aux Pays-Bas en 2007, un adolescent de 15 ans avait ainsi menacé de coups un de ses camarades afin qu'il lui remette un objet rare lui appartenant sur un jeu comme le révèle cet article du Telegraph. Dans ce cas-là, ce n'est pas l'argent qu'aurait pu coûter l'objet qui a été pris en compte pour indemniser le joueur, mais le temps qu'il a investi pour l'obtenir. La question de la valeur des objets virtuels amassés dans les jeux pourrait d'ailleurs à elle seule faire l'objet d'un long débat. Certains diront qu'ils n'ont aucune valeur commerciale, d'autres insisteront sur le temps nécessaire à leur obtention. En France, comme cela a été rappelé à l'occasion des débats autour du projet de loi contre le terrorisme, rien ne permet de sanctionner en tant que tel le vol de donnés informatiques. Le vol est défini comme la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui, et la donnée informatique n'est pas juridiquement une « chose ». Un amendement a cependant été apporté à ce projet de loi afin de punir non seulement l'effraction dans un système informatisé, mais également le recel ou la détention frauduleuse de ces données. Faute de mieux, la nature ayant parfois horreur du vide, les juridictions ont évolué sur ce terrain. Cependant, il n'existe pas encore à proprement parler de dispositions encadrant notamment le secteur des jeux vidéo.

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